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Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Actualités d'hier et d'aujourd'hui sur les Pyrénées Centrales, au travers de l'histoire d'une famille, celle d'un "pays", celui des Pyrénées. Le passé est omniprésent avec celui d'un petit peuple : la Barousse...


2 - Galié 23 mai 1944 : les SS de la Greinzpolizei se vengent ....

Publié par Jackie Mansas sur 25 Avril 2021, 11:59am

GALIE : LE NORD DU VILLAGE OU à PARTIR DE LA MONTJOIE à DROITE DEUX RUES : UNE QUE L'ON VOIT MONTER VERS LE PUJO, MASSIF à DROITE DE LA PHOTO ; LA SECONDE RUE CACHEE PAR LES MAISONS DESCEND VERS LA NATIONALE, C'EST DANS CE QUARTIER-LA QUE SE TROUVAIT LA MAISON AGASSE à GAUCHE DE LA PHOTO BIEN AVANT LA BELLE MAISON DE MAITRE QUE L'ON VOIT AU LOIN, A GAUCHE DE LA PHOTO.

GALIE : LE NORD DU VILLAGE OU à PARTIR DE LA MONTJOIE à DROITE DEUX RUES : UNE QUE L'ON VOIT MONTER VERS LE PUJO, MASSIF à DROITE DE LA PHOTO ; LA SECONDE RUE CACHEE PAR LES MAISONS DESCEND VERS LA NATIONALE, C'EST DANS CE QUARTIER-LA QUE SE TROUVAIT LA MAISON AGASSE à GAUCHE DE LA PHOTO BIEN AVANT LA BELLE MAISON DE MAITRE QUE L'ON VOIT AU LOIN, A GAUCHE DE LA PHOTO.

Cette journée du 23 mai 1944 ne m'a jamais été racontée malgré mes questions insistantes auprès de la population que je connaissais plus ou moins dans ce village. Personne n'a jamais voulu parler et même mes questions mettaient de la peur dans leurs yeux.
Ce ne sont pas les habitants de Galié qui racontèrent la nuit d'horreur - à part peut-être le maire de cette époque - qu'ils avaient vécu lors de l'enquête du tribunal militaire en 1950 sur le chef de la Greinzpolizei Charles Dethlefs après son arrestation ou plutôt sa capture. Non ce sont les autres résistants qui ont vu de loin l'incendie et qui ont connu l'histoire dans toute son horreur.
Et Madame Salinas, qui a été arrêtée et déportée, alors qu'elle était tout simplement en visite chez Madame Agasse et qui n'avait  aucun lien avec la Résistance. Mais elle a trop tardé pour s'enfuir (d'après les maquisards qui m'ont raconté LEUR guerre) et a été rattrapée par Dethlefs lui-même qui n'a pas voulu écouter ses protestations malgré le traducteur qui essayait de la défendre.
C'était ça, Cou de Cigogne, il a reconnu lors de son procès qu'il arrêtait les gens qu'on lui désignait sans en référer à Toulouse, il prenait les initiatives par lui-même et les reproches de ses supérieurs n'avaient aucune prise sur lui. (1)
Les populations locales ont pu parler de ce drame jusqu'au décret du Général de Gaulle amnistiant les collabos, ensuite la peur les a fait taire à jamais. La peur de qui, me direz-vous ? Et bien des collabos revenus qui ont su prendre le pouvoir publiquement pour certains lors des élections municipales d'après-guerre et en sous-main pour la grande majorité car, eux tous, ils avaient l'argent et savaient s'en servir.
Le récit de cette nuit se trouve dans l'enquête militaire et je vais vous la conter à ma façon, c'est-à-dire en essayant de montrer le courage de ces personnes hors du commun. Ce courage a causé la mort d'une jeune femme de 23 ans atrocement criblée de balles et d'éclats de grenades qui montait l'escalier en courant pour sauver sa petite fille qui dormait dans son berceau lorsque la maison a été cernée par les allemands et que les hommes à l'intérieur ont ouvert le feu en s'échappant vers la montagne du Pujo.
Une petite fille sauvée (comme les autres participants) par sa grand-mère mais qui se retrouvait orpheline à cause de la haine, de la délation et de la lâcheté.
Suzanne Agasse a son nom sur la plaque en marbre gris/blanc du Monument aux Morts mais cette plaque posée sur de la terre enherbée a tendance à s'enfoncer et la plupart du temps on ne le voit pas. Pourtant, voyant pousser des pâquerettes qui cachaient son nom, un jour, je n'ai pu m'empêcher de penser que ces jolies petites fleurs toutes simples étaient un hommage pour elle.
C'est dommage, son nom devrait être visible tout comme celui du soldat mort aussi pour la France dans les combats de l'armée des Alliés lors de sa progression vers l'Allemagne, afin que le souvenir de cette période où des héros sans importance aux yeux des mal-pensants, se sont battus clandestinement pour que le monde redevienne beau et juste. 
Mais bon, ce n'est que mon avis et sans doute, il est sans importance dans notre société patriarcale où les femmes sont bêtes et ne disent que des bêtises....(2)

Mais quand même, merci Madame Suzanne Agasse pour votre courage et votre abnégation. 

Ce dessin humoristique explique bien comment naît la haine. Photo copiée sur le site cmcfnonalahaine.com

Ce dessin humoristique explique bien comment naît la haine. Photo copiée sur le site cmcfnonalahaine.com

 Il est très intéressant de suivre pas à pas les exactions du sergent Dethlefs commandant de la police des frontières de Luchon et de ses hommes mais avant de nous intéresser à toutes ces femmes et tous ces hommes qu'il a arrêtés sur dénonciation, torturés et envoyés en déportation s'ils n'étaient pas morts avant, nous allons nous pencher attentivement sur ce massacre de Galié, village qu'il connaissait très bien car il y avait ses entrées dans la bonne société locale peu  nombreuse mais avec celle des villages alentours, cela faisait un "charmant"  groupe de.... fripouilles ! (3)
A suivre
Jackie Mansas
24 avril 2021
NOTES
3 - réflexion d'une dame hélàs décédée il y a un an et demi mais je n'ai appris sa mort que 4 mois plus tard alors qu'avant son AVC et son départ en EHPAD, on habitait à 150 mètres environ l'une de l'autre. On avait discuté quelques jours avant son AVC et on s'était promis de se revoir pour encore parler du maquis de Nistos-Esparros auquel son père et son frère appartenaient grâce à leur emploi stratégique pour "faire sauter les voies de chemin de fer" à Mazères de Neste.
Elle avait eu deux expressions qui m'ont fait rire car lorsqu'elle me racontait, on sentait qu'elle vivait toujours ces jours dangereux  à côté des allemands armés jusqu'aux dents : crétins pour eux et fripouilles pour ceux qui les servaient. Dit sur un ton convaincu qui ne laissait aucun doute...
Merci Madame Y.F., je ne vous oublie pas....

1 - archives militaires
2 - je n'ose pas dire ce que je pense
 
Suzanne Agasse a son nom sur le Monument aux Morts mais combien d'autres ont été malmenées mais ne sont pas mortes et c'est peut-être pour cela que cette héroïne commingeoise nous parle.
Enfin non deux si nous comptons la jeune femme de Luchon qui pour renseigner les maquis, s'affichait avec des officiers allemands et tenait en haleine le sergent-commandant qui bêtement, en espérant la mettre dans son lit, lui racontait parfois des choses importantes....
Elle a su esquiver toutes tentatives mais après la Libération du 20 août 1944, elle a été tondue publiquement par les "derniers moments" qui ont réclamé de l'argent à son mari pour la laisser partir....
Malgré les excuses des vrais Résistants, elle est restée marquée à vie : Témoignages de plusieurs commingeois d'ici et d'ailleurs, encore choqués par l'attitude de ces "derniers moments".
Et n'oublions pas Mr et Mme Farrou qui faisaient passer les Juifs et les réfrataires au STO depuis leur hôtel à Loures-Barousse et Mr Barrère au garage Socca (Izaourt) avec sa complice d'Izaourt/Anla.
On les a tous oubliés ! Aucun monument, aucune rue, aucun espace à leurs noms, c'est comme ça...

Tout comme le docteur Solier, le curé doyen de Mauléon Barousse l'abbé Cantet, son ami le chanoine de Sost (curé aussi) qui dirigeaient les opérations. Et tant d'autres encore plus anonymes...qui n'auraient pas voulu, pour rien au monde que leurs noms soient honorés : c'est comme ça !
Mais, mais, sur la cabane de Hourdouch à Sost, il y a la liste des passeurs. C'est déjà ça.
 
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