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Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Actualités d'hier et d'aujourd'hui sur les Pyrénées Centrales, au travers de l'histoire d'une famille, celle d'un "pays", celui des Pyrénées. Le passé est omniprésent avec celui d'un petit peuple : la Barousse...


Le Relais de Poste et de chevaux de Bertren n'est plus

Publié par Jackie Mansas sur 9 Octobre 2021, 15:31pm

Catégories : #Culture et société pyénéennes

Vue générale , sans doute première moitié du XXème siècle, vu les habits des trois personnages devisant aux Quatre-Chemins et l'état assez rustique des habitations.. Le relais se situe à droite de la photo, à la hauteur des trois personnes.On aperçoit les fenêtres ouvertes sur la façade en partie cachée par la végétation mais bien à droite, l'étable et la bergerie y sont encore. On aperçoit le toit des écuries derrière la maison en L qui succède à a propriété du relais.Cliquer sur la photo en zoom pour agrandir et voir les détails.

Vue générale , sans doute première moitié du XXème siècle, vu les habits des trois personnages devisant aux Quatre-Chemins et l'état assez rustique des habitations.. Le relais se situe à droite de la photo, à la hauteur des trois personnes.On aperçoit les fenêtres ouvertes sur la façade en partie cachée par la végétation mais bien à droite, l'étable et la bergerie y sont encore. On aperçoit le toit des écuries derrière la maison en L qui succède à a propriété du relais.Cliquer sur la photo en zoom pour agrandir et voir les détails.

j'ai essayé de le délimiter à droite, la rue du Vignau sépare lagrande maison au fond du relais.

j'ai essayé de le délimiter à droite, la rue du Vignau sépare lagrande maison au fond du relais.

Le relais de Poste et de chevaux de Bertren.

 

Le relais de Poste et de chevaux de Bertren du Bout du Vignau en face de la place des Quatre-Chemins (de la route à l'église) n’est plus ! Il était le dernier en l’état tel qu’il a été construit à la fin du XVIIIème siècle. Les autres existent encore, enfin la plupart, mais ont été transformés en de simples maisons  il y a très longtemps après l’arrivée du chemin de fer vers 1870 et la suppression des Relais en 1873. 

A cet endroit bientôt, une place verra le jour à quelques pas de l’église et au centre du village. Que trouverons-nous ? des bancs pour bavarder et se retrouver, un parterre de fleurs ou bien seulement des bacs fleuris, peut-être des arbustes qui parfumeront les soirs de fin de printemps et d’été ; peut-être aussi l’ancien évier creusé dans la pierre il y a plus de 2OO ans ou une eau pure coulera et apportera un peu de douceur à nos oreilles saturées de bruits… On verra bien…

A moins que quelqu'un l'ait pris pour "faire déco dans le jardin" ? Qui sait ? Tant pis.

A l’époque, quand la Route Royale a traversé le village renversant sur son passage, l’enceinte extérieure du Bédiaou et toutes les maisons qui s’y adossaient, il a fallu ouvrir une rue sur le plateau du Vignaou ou plutôt Bignaou car en français, le V a remplacé le B gascon.

Cette nouvelle rue permettait la construction de maisons et de fermes sur cette extrémité du plateau et rejoignait la plaine. Elle enjambait le ruisseau de la Goutille au niveau de l’actuel Sacré-Cœur. Elle traversait cet autre plateau nommé le Cascaret avant de rejoindre la grande plaine constamment recouverte par les crues de la Garonne qui laissaient des trous d’eau marécageux et des sables mouvants. (1)

Ce ruisseau descendait de la forêt en empruntant la rue de la Grande Carrère pour ressortir plus au sud dans la rue de l’Agouau. La porte de ville dans la muraille de l’enceinte extérieure se trouvait au même endroit que le ruisseau face à la rue de la Grande Carrère.

Cette voie de terre disparut lorsque après, encore et encore de multiples discussions entre les deux consuls,

- François Sainte-Marie, un sacré caractère et une forte personnalité (la fonction se transmettait de père en fils ou de beau-père à gendre, elle était rattachée à la maison dite consulaire puisque le gendre en entrant dans la maison de sa femme en prenait le surnom) et le cousin de son épouse, un certain Baron

- et Sécail qui avait déjà acheté le lot du Bout du Vignaou, réussit à acquérir le suivant pour construire les écuries du relais.

Oui, ce lieu magique par l’histoire qu’il portait a disparu mais le Bout du Vignau lui, reste et voit sa surface bien élargie. Seule, la nostalgie nous émeut. En gascon on dit « lo cap deth Bignaou ». En fait les Anciens parlaient de « Lo cap deth Vignaou » comme ils nommaient la place « Los quatre camins », c’était simple et empli de bon sens !

 

Nous allons en premier lieu, rechercher ce qu’étaient ces fameux relais.

 

Le système routier français en très mauvais état car non recouvert comme de nos jours de bitume, restait en l’état de terre battue et rebattue, creusé d’ornières par les chars, charrettes, diligences et

autres engins roulants mais tous tirés par des animaux, vaches, bœufs ou chevaux, était tout de même aménagé toutes les sept lieues soit tous les 28 kms, de bâtiments destinés aux voyageurs, aux chevaux et aux voitures hippomobiles.

La distance de 28 kms était le maximum que pouvait parcourir des chevaux au galop sur des routes presque par endroits impraticables, sans trop de fatigue. Mais dans une région montagneuse comme la nôtre, la distance entre deux relais pouvait descendre à 16 kms. (2)

Le relais était donc constitué d’une écurie où se tenaient des chevaux frais, bien nourris et bien soignés pour les cavaliers et de "garages" pour les diligences qui transportaient les voyageurs et le courrier.

Les voyageurs, les cochers et les postillons, pouvaient se restaurer à l’auberge et dormir s’il le fallait :

- dans les chambres VIP pour les hôtes de marque ouvertes au sud et à l'ouest, bien sûr, spacieuses, chauffées par des cheminées en marbre et décorées avec un goût certain, un tantinet bourgeois ;

- et pour les autres, dans des chambres plus petites, certaines chauffées, toutes donnant au nord et où la décoration était bien plus « populaire » voire spartiate.

 

Le relais du Bout du Vignau de la famille Sécail.

 

Au relais du Bout du Vignau construit par le dénommé Sécail d'Izaourt, les chambres VIP donnaient sur le parc au sud et sur la route à l'ouest.

Les VIP du XIXème siècle, Edmond Rostand, le fils de Napoléon III et le fils de Louis-Philippe d’Orléans qui se rendaient ou redescendaient de Luchon, préféraient celle qui donnait sur la rue à la décoration soignée, (3), une très belle chambre meublée avec un certain » luxe » pour l’époque et la région.

Il y avait, au rez-de-chaussée, outre la salle de l'auberge, de l'autre côté d'un couloir dallé pour que tout le monde puisse décrotter ses chaussures en temps de pluie ou de neige, un salon où les hôtes de marque pouvaient se reposer, jouer du piano, lire quelques livres de la petite bibliothèque et converser.

Les autres restaient dans la grande salle dont le sol était également recouvert de dalles de granit et dont la grande cheminée surélevée réchauffait les frileux et... les autres ! La cuisine se trouvait à la suite avec le cellier et la « conserverie », pourrait on dire, car on y trouvait de grands garde-mangers, un saloir et suspendus au plafond, des jambons, saucissons et saucisses. Plus un pressoir et des étagères de bouteilles : de piquette pour le commun, de bons crus pour les autres.

 Le  cellier s’ouvrait sur un enclos où les cochons, les poules, les canards vivaient leurs brèves vies tandis que les lapins grandissaient dans des lapinières en bois grillagées.

On y trouvait également des arbres fruitiers, en général un prunier et un pêcher…

Je me souviens de cela mais évidemment Madame Marie Mondon, la dernière propriétaire "historique", n’avait que quelques poules, quelques lapins et un cochon… Le prunier avaient des branches qui retombaient sur la rue et qui cachait la vue aux automobilistes qui, venant du sud et voulant tourner dans le Vignau, ne voyaient pas grand-chose.

Surtout les fourgons qui livraient leurs marchandises à l’hospice tenu par des religieuses. C’est l’accident d’un jeune de Bertren à la fin des années 50, qui revenant d’une fête avec la voiture d’un copain au petit matin, négocia mal le virage et rentra dans le mur branlant qui convainquit Madame Mondon, sur les conseils du maire – qui habitait en face – et de sa famille, de donner ce bout de terrain à la commune selon la tradition : à savoir, que la municipalité en faisait ce qu’elle en voulait (une place/parking) mais que la parcelle lui appartenait toujours.

Le relais s’ouvrait sur la route par un grand portail clouté qui protégeait bien des entrées indésirables. A la suite il y avait, longeant la route, un bâtiment formé à l’entrée par l’officine de l’apothicaire qui servait les clients par la fenêtre donnant sur la rue. La seconde partie était réservée au matériel agricole et à celui des chevaux. Monsieur Mondon qui ne se déplaçait qu'en calèche tirée par un cheval, l'avait emménagée en un box et un coin, très, très propre pour sa jardinière bien entretenue. Les habitants admiraient la beauté de la jument...La seule au village ! Il mourut au début des années 1940 et ce folklore des siècles passés disparut avec lui.

 

Une petite anecdote en passant.

 

A Bertren, la politique occupait une grande place vu que la majorité des habitants à presque 85% étaient des Rouge (communistes et socialistes rangés dans la même catégorie). Les 15% restants étaient radicaux et Blancs c'est-à-dire de droite très conservatrice et très religieuse.

Et deux familles occupaient le terrain par leurs idées totalement opposées et par un antagonisme datant, bien sûr, vous avez deviné, du changement social que connut le village lors de la création de la route royale et de la construction du relais.

On va passer vite sur les évènements du XIXème siècle pour en arriver à la mandature de mon grand-père Jean-Marie Mansas de 1914 à 1925 (mais il était conseiller municipal et adjoint depuis les élections de 1895 qui virent les Rouge reprendre le pouvoir aux Blancs).

Il avait de grandes idées pour moderniser le village et il était suivi par l'écrasante majorité des habitants. Mais, mais ... les Blancs veillaient pour démolir ce qu'ils pouvaient démolir de ses projets approuvés unanimement par le Conseil Municipal.

Menés par Monsieur Mondon, par Monsieur Cap et Bertrand Vignolles (pourtant cousin de mon grand-père mais Blanc...), le petit groupe de gros paysans et rentiers bloquaient tout. Ce qui entraînait des querelles ultra bruyantes mais les trois hommes ne cédaient pas.

Bien sûr, les projets passèrent - sauf un seul très important - mais que de cris, de disputes, de coups-bas de part et d'autres... Et de réconciliations à la suite... Ce qui faisait bien sûr la fortune des bistrotiers : Pujolle (Castex) et Vignolles (tiens donc)

Pourquoi Monsieur Mondon en avait-il après mon grand-père alors que sa femme était une de ses parentes ? Parce que descendant du Sécail arrivé d'Izaourt avec une idée fixe : faire fortune puis obtenir autant faire se peut, un titre de noblesse et mon grand-père descendant du consul François Sainte-Marie, il continuait la guéguerre commencée avant la Révolution !

 

Revenons à la propriété du relais Sécail.

 

Puis, à la suite de ce bâtiment, on trouvait un puits rempli toute l’année : Bertren même dans l’ancien village, est bâti sur l’eau car la montagne est truffée de sources que les Romains avaient canalisées et qui étaient entretenues encore au XXème siècle.

Cependant, la population ancienne disparaissant peu à peu, laissant la place à de nouveaux arrivants qui ne connaissaient pas les traditions et les coutumes, l’eau de la montagne forme donc une nappe, qui quand il pleut fort et longtemps, se trouve à environ 50 cm du sol… Voire moins…

A la suite du puits, on trouvait l’entrée des voyageurs, plus large que l’autre et moins belle mais pour laisser passer des cavaliers et des diligences, pas besoin de grandes protections ! et ensuite, les écuries jusqu’au bout de la propriété, adossées au mur de l’enceinte médiévale.

Le jardin se trouvait de l’autre côté, bien soigné, entouré de hauts murs pour que personne ne vienne se servir en fruits et en légumes et pour protéger la récolte du vent, bien entretenu avec sa vigne en hautain. Il pouvait nourrir, vu la superficie, les voyageurs toute l’année.

 

Revenons au bâtiment principal.

 

 A sa suite mais faisant partie intégrante de l’ensemble, se trouvait la maison des domestiques "agricoles" jusqu'en 1873 et des métayers ensuite avec un gigantesque four à pain nécessaire pour une telle maisonnée. 

Ils travaillaient les terres et s’occupaient des animaux de ferme car une étable et une bergerie étaient adossées à la métairie Labardens et s’ouvraient sur le parc de l’auberge : bien entendu, il y avait une haie pour ne gêner personne…

 

La famille Sécail : maître de postes, notable et paysanne ....

 

Originaire d’Izaourt comme celle de Billères,  ces deux familles de paysans aisés virent l’opportunité d’une ascension sociale lors de la création de la route par d’Etigny.

Le fils Sécail se précipita sur les conseils avisés du fils Billères, géomètre-arpenteur pour acheter les parcelles réquisitionnées en vue de la construction d'un relais selon les instructions de l'administration. Mais il se heurta aux consuls et à la population, outrés qu'on les expulse de leurs seules terres cultivables toute l'année.

 

Le fils Billère géomètre-arpenteur travaillait avec l'équipe de l'Intendant d'Etigny pour la construction de la route et Sécail rêvait d'avoir son auberge à lui. Aussi, le choix de Bertren par l'administration des Postes et des Transports pour installer un relais de Poste et de chevaux leur ouvrit de belles perspectives d'avenir.

Bertren étant à 16 km (terrain montagneux) du relais de Montréjeau et de celui de Cierp, il fallait tenter la chance de faire fortune.

Mais tout ne se passa pas très bien car la paroisse avait peu de feux et ce bouleversement ne plut pas à tout le monde vu que les seules terres cultivables sans que l’eau ne se mêle de détruire les récoltes, étaient toutes situées sur le plateau du Vignaou et sur celui du Cascaret. Elles étaient partagées également entre chaque feux permettant aux paroissiens de vivre tant bien que mal. Et on allait les vouer à la construction de maisons ! C’était inacceptable.

La construction et la stabilisation de la route rendirent nécessaires des travaux de drainage de la plaine, on creusa deux fossés pour évacuer les eaux : celui d'Espoujaous qui partait de la lande du Bernet jusqu'à la Garonne, l'embouchure étant dans le quartier d'Espoujaous et celui de la Lanette qui partait du quartier de Campénard (à gauche face au monument du Sacre-Coeur) jusqu'à l'embouchure de la Garonne à Luscan dans le quartier de la Lanette (petite lande). On donnait aux ruisseaux le nom de leurs sources mais aux fossés, ceux de leur embouchure.

Comme selon la coutume, les terres gagnées sur l'eau ou défrichées étaient partagées également entre chaque feux, les habitants se calmèrent et les "riches" purent acquérir en toute tranquilité, en bordure de route de belles parcelles pour faire construire des demeures cossues, ce qui était une nouveauté pour les Bertrennais plutôt habitués à la simplicité.

Sécail comme Billères, forts de leur toute relative richesse de fils de paysans aisés, voulurent tout de même imposer leurs volontés « expansionnistes » mais ils se heurtèrent aux consuls et … aïe, aïe... La bataille fit rage. On ne sait pas qui gagna vraiment...

.... il faut redire qu’entre la famille Sécail et leurs descendants par parentèle issue de cousins et les descendants directs de François Sainte-Marie, la guerre dura longtemps, très longtemps et peut-être dure-t-elle encore, qui sait ?

La branche Sécail originelle s’éteignit durant la première guerre mondiale avec le décès de la dernière descendante opposante farouche et déterminée des Rouge. Pour leurs idées et parce que aucun titre de noblesse n'avait été obtenu sans doute à cause d'eux... enfin à cause du consul Sainte-Marie, ruminait-elle sans cesse ! (3)

La maison de maître que la famille avait construite dans la rue du Vignau ainsi que les terres gagnées sur les marécages passèrent dans l’escarcelle d'une lointaine cousine luchonnaise.  Le relais fermé en 1873, était déjà par héritage la propriété de cousins éloignés, les Mondon, des rentiers.

Marie Billères, descendante de l’arpenteur-géomètre, épousa le dernier Mondon mais ils n’eurent pas d’enfants et à sa mort au début des années 80, il me semble, le relais fut vendu. Il était déjà en très mauvais état et aurait pu être sauvé si la municipalité d’alors l’avait acheté. Mais cela ne se fit pas.

A cette époque, sauver le patrimoine paraissait être une hérésie. On préférait projetter de construire des lotissements sur des terres inondables et marécageuses une partie de l'année que l'on croyait pouvoir dompter.... Aïe, aïe, aïe... Ben voyons ...

 

Une fin de vie programmée

 

A la fin des années 1950, le village fut réveillé à l’aube par un énorme « boum », l’étable et la bergerie s’étaient écroulées entraînant le toit en très mauvais état.

Deux ou trois ans après, c’est le toit de la maison principale qui craqua. Madame Mondon sortit très vite et fut ainsi sauvée. Je me souviens encore de son immense frayeur. Les hommes du village qui avaient déjà, par solidarité, évacué les ruines de l’étable, s’empressèrent de mettre les murs en sécurité puis s’attelèrent à déblayer le toit que le plafond de l‘étage au nord avait par miracle retenu.

Ils réussirent à sauver la cheminée fortement ébranlée et un entrepreneur vint refaire le tout avec précaution car les murs ne pouvaient, en l’état retenir un nouveau toit traditionnel. Une ceinture de briques vint couronner le tout et un nouveau toit bien plus léger fut posé. Les chambres du nord furent condamnées, les plafonds étant dangereux.

Dans les années 1990/2000, lors de travaux de restauration par le nouveau propriétaire, le mur sud menaça de s’écrouler. Pour le consolider, les fondations furent bétonnées.

Les écuries s'étaient écroulées avant la seconde guerre mondiale.

Le relais avait bien vécu mais n’avait pas su résister au temps.

 

L'aménagement du plateau du Vignau au XIXème siècle.

 

Lorsque les travaux de construction de la route royale furent terminés sur Bertren (mais ils continuèrent longtemps encore pour arriver à Luchon), des lots furent octroyés et mis en vente, mais ceci bien après la Révolution, le long des rues et de la route dite royale. Le relais fut la première bâtisse à être construite avec la grande ferme du côté église de la place des Quatre-Chemins.

Malgré la forte opposition villageoise et bien que les consuls comprirent vite que les temps changeaient et qu'il fallait être concilliant, il était nécessaire qu’il existe ce relais, l'administration des Postes et des Transports veillait à l'installation de tels établissements nécessaires à la vie économique générale.

L’endroit choisi était sans doute judicieux pour l’arrêt des véhicules hippomobiles et des cavaliers à l’intersection des nouvelles voies et face à l’Église où les voyageurs pouvaient assister à la messe s'ils le désiraient, mais même si le drainage des eaux de source était contrôlé, on ne peut pas lutter contre l’eau….

Un Ancien m’avait dit un jour malicieusement et pour faire un bon mot : « Bertren est la Venise des Pyrénées à part qu’ici, l’eau y est mais on ne la voit pas ».

C’est dommage, ce patrimoine ancestral vient désormais de disparaître mais peut-être qu’une jolie place créera des liens entre les habitants nouveaux et anciens ; ces anciens qui voyent avec nostalgie et regrets leur monde s’en aller.

Il fallait s'y attendre, le temps passe et tout change, rien ne peut rester figé dans le passé même s'il a été la vie de tout un peuple. 

Pourtant comme il aurait été heureux que tout le monde et surtout les élus préfèrent sauver leur patrimoine ! ce qui aurait permis de développer une embellie économique basée sur le tourisme plutôt que de ne penser qu'à enlever la terre aux paysans afin d'y installer des lotissements où les gens vieillissent aussi, lentement mais sûrement...

En fait, rien ne change vraiment !

A part que peut-être maintenant, ON préfèrera sse diriger vers la mise en valeur de l'environnement pour que le monde de demain soit un peu plus beau... et attire la jeunesse !

Jackie Mansas

8 ctobre 2021

   NOTES

 

1 - Louis de Froidour

2 – voir pour l’histoire générale les livres des nombreux historiens qui ont fait de très nombreuses recherches sur les maîtres de poste dont Patrick Marchand. Ne pas aller sur Wikepedia car trop d'erreurs, de sources essentielles non signalées de ce fait les erreurs et les âneries peuvent passer pour être vraies dans à peu près toutes les pages qui ne peuvent être contrôlées faute de moyens. Voir blogs sérieux d'historiens ou d'érudits. Et livres.

3 – Madame Marie Mondon + m’avait montré lorsque j’étais une fillette dans les années 1950, le livre d’or du relais avec les commentaires de ces trois personnages VIP et nous avait raconté l’histoire du relais. Ce cahier a été brûlé comme tout le reste des documents après sa mort, hélas… Mais elle aimait raconter et grâce à elle, j'ai l'impression de connaître à fond ce relais qu'elle aimait tant.

                         INFO

j'ajouterai des photos lorsque j'aurai réussi à mettre de l'ordre dans les différentes applications de cet ordi/tablette. Les photos sont sur le smartphone et je n'arrive pas à les transférer dans les images. Quand enfin,, j'aurai trouvé l'astuce qui permet ces transferts, vous suivrez la démolition. 

Pour l'histoire de la vallée de Barousse, de ses communautés, et aussi pour connaître l'histoire du pays d'Etat des Quatre-Vallées issu de la vicomté de Labarthe, elle-même issue du comté d'Aure, lui-même issu du comté de Bigorre (marche carolingienne au Moyen-Age), par le hasard des héritages et autres démembrements, lire impérativement les DEUX ouvrages qui sont de véritables bibles pour notre région : Jean-Léonard Pène "la Barousse, son histoire et ses moeurs" et Armand Sarramon "Les Quatre-Vallées".

On peut trouver les réeditions les plus récentes dans tous les dépôts de livres : troc, bouquinistes, emmaüs, vide-greniers, etc...Mais aussi sur internet mais là c'est plus cher !

Ne jamais oublier la revue de Comminges où tout a été écrit et où toutes les découvertes récentes s'accumulent. C'est une mine d'or, on peut consulter tous les numéros depuis le numéro 1 sur Gallica. Ou bien aller à Saint-Gaudens à la biblithèque de la revue.

Alors, il faut profiter de ce savoir sans limites plutôt que de lire des contrevérités dont on ne sait jamais d'où elles sortent. Ce qui est à mon sens le plus grand maque de respect vis-à-vis des lecteurs.

Toujours chercher sur internet, les blogs des historiens et toujours vérifier avec les documents anciens issus de la transmission orale pour ne pas se tromper. (Revue de Comminges essentiellement).

La Barousse est un joli pays où les habitants ont des têtes de pioches, ça c'est sûr, mais alors, qu'ils sont gentils sous des dehors rugueux, qu'ils sont attentonnés et solidaires, joyeux et pleins d'humour, alors pourquoi les oublier ? C'est leur savoir à eux qui doit primer même si tous où à peu près ne sont plus là pour le transmettre....

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J
Bonjour, merci pour ce post très intéressant ! Par contre, sur Wikipedia tout le monde peut rectifier... Merci encore.
Répondre
J
Bonjour, merci beaucoup, je suis touchée surtout que l'on a vu partir ce bâtiment que l'on connaissait depuis toujours. Mais il allait tomber un jour où l'autre alors ... Et bien non, figurez-vous que j'ai essayé plusieurs fois hier, pas moyen de rectifier la page de Bertren sur Wikipedia et en plus je me suis aperçue, que comme par hasard, les 25 communes de la Barousse avaient reçu ce paragraphe qui ne correspond à rien. De toute façon, il y a tellement d'erreurs sur ces pages baroussaises, aucune sources essentielles citées que ce serait un travail de titan pour tout corriger. J'ai tenté comme cela. On verra. Mais merci encore de votre gentillesse

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