Actualités d'hier et d'aujourd'hui sur les Pyrénées Centrales, au travers de l'histoire d'une famille, celle d'un "pays", celui des Pyrénées. Le passé est omniprésent avec celui d'un petit peuple : la Barousse...
Fête à Mauléon en 1925 : les organisateurs.
Les Baroussais étaient un peuple joyeux malgré la pauvreté et de dures épreuves.
Lors des veillées, les garçons arrivaient par groupes que signifiaient leurs chants dans les maisons où il y avait des jeunes filles. On racontait des histoires drôles, on jouait puis arrivaient les masques (1) : "Il s'agit de deux ou trois couples de jeunes hommes travestis, les uns en costume féminin, les autres en habits militaires, tous les visages étant caché par un foulard de soie fixée à la coiffure. Un joueur de violon ou d'accordéon les accompagne. Après un tour de danse fait entre eux, les masques, par signes, demandent la faveur d'une danse à la fille de leur choix et cette seconde danse terminée, le cortège se dirige vers une autre maison où la même scène recommencera". Le cercle une fois reformé autour du feu, le jeu de l'identification commençait.
La mascarade était différente. Les jeunes se vêtaient selon leur inspiration et maculaient leurs visages de suie. Le divertissement était donné de maison en maison, dans la rue, sous un hangar. On interprétait des pièces de théâtre ou on improvisait.
Le jour de la fête patronale - du saint patron de la paroisse ou fête votive - que l'on appelait également la "station" , on invitait parents et amis. Les enfants l'attendaient avec impatience car ils pouvaient manger à satiété viande et gâteaux et boire un peu de vin. En effet, chaque foyer économisait pour cette fête : il s'agissait de la vivre à fond.
Avant la Révolution, les consuls et l'assemblée aidaient les jeunes à la préparer, ensuite l'organisation fut confiée aux conscrits de l'année. Le dimanche du saint Patron :
- Bertren et Sacoué : Jean L'Evangéliste fêté le 26 décembre (2). Sa statue en bois se trouvait encastrée dans le mur extérieur du Castet donnant sur la placette de la Carrère.
- Sarp : Saint Germier : 16 mai
- Loures : Saint-Jean-Baptiste : 24 juin
- Troubat : Saint-Pierre : 29 juin
- Ilheu : Saint-Cyr : 16 juin
- Izaourt, Mauléon : Saint-Laurent : 10 août
- Créchets : Saint-Christophe : 25 juillet
- Thèbes : Saint-Félix : ? beaucoup de saints portent ce nom
- Gaudent, Aveux, Esbareich, Siradan, Sost : le 15 août, l'Assomption
- Saléchan : Saint-Julien : idem
- Bramevaque : Saint-Barthélemy : 24 août
- Gembrie, Ferrère : Saint-Michel : 29 septembre
- Antichan : Saint-Saturnin : 29 novembre
- Ourde, Cazarilh : Saint-Martin : 11 novembre
- Samuran : Saint-Vincent : 22 janvier
les gens faisaient la fête "à pieds"
Pour se faire plaisir voyageons dans le temps avec quelques cartes postales de certains de ces villages.
Après une nuit passée à danser et à chanter, ils repartaient travailler le lendemain un peu fatigués, certes; mais comme il fallait le faire, ce satané travail de la ferme : les animaux, eux, n'avaient pas la gueule de bois ....
Mais la plus répandue des récréations était la veillée. En novembre et en décembre, on effeuillait le maïs. Les mois suivants, on se réunissait pour parler de la vie quotidienne, se moquer des gens que l'on n'aimait pas, écouter les Anciens raconter des histoires de magie, de sorcellerie et de bandits. On racontait volontiers cette aventure qui était arrivée à un certain Baptiste dit Tite d'Aveux qui permit l'arrestation de voleurs de bétail. Depuis fort longtemps, on volait des animaux dans les bordes du bois de la commune. Tite enferma ses brebis, fit le signe de la croix en rabattant la porte et en disant "Je vous laisse à la garde de Dieu". Une voix cria dans le noir : "à la garde du Diable". Il prit "ses jambes à son cou" et vint avertir les hommes du village. Les voleurs furent appréhendés à Labat, hameau de Saint-Bertrand (3)
Toujours à Aveux, on parlait de cet endroit de la montagne appelé "Cot de Bat" où furent relégués les pestiférés ou lépreux d'Aveux dans des temps lointains. Il y avait des fours à chaux construits par les malades (4).
"Selon une légende, deux cavaliers sortant de la forêt s'emparèrent d'une jeune fille et la précipitèrent dans un de ces fours en flammes... Les mères retenaient près d'elles et leurs enfants en leur disant : "n'allez point là-bas, la fée y étend son linge".
Le soir, les pasteurs qui ramenaient leurs troupeaux surveillaient avec grand soin les petits agneaux car dès que l'obscurité se répandait, la fée suivait pas à pas toujours prête à ravir une proie. Un jour, des bûcherons surprirent l'enfant de la fée égaré dans les bois et l'emmenèrent dans leur cabane. Pendant le repas, il se tint constamment sous la table refusant de manger. Un cri singulier "scoubas", ne cessait de se faire entendre. Le petit, interrogé, répondit que c'était sa mère qui l'appelait. On se hâta de la reconduire dans la forêt".
A suivre
Jackie Mansas
18 mai 2018.
Flèche verte : Izaourt
Flèche rouge : Sarp
Flèche bleue : Aveux
On remarque le plateau d'Aveux en fond entièrement déboisé : la limite avec la forêt est encore très haute en altitude. Il en est de même pour les montagnes de Sarp.
NOTES
1 - Jean-Léonard Pène : la Barousse
2 - un petit tour dans l'histoire de l'apôtre "préféré du Christ".
"En célébrant la fête de saint Jean l'évangéliste le lendemain de Noël, l'Église associe étroitement « le disciple que Jésus aimait » au mystère de l'Incarnation, au mystère du Christ Sauveur.". La Croix.
A-t-il vraiment écrit cet évangile ? Selon la tradition chrétienne dont les fondements ont été établis lors du concile de Nicée en 325 -20 mai-20 juillet), il en est l'auteur mais les historiens modernes ont une toute autre vision de cette affaire : " De nombreux exégètes et historiens ont contesté que l'évangéliste soit Jean l'apôtre, fils de Zébédée. Selon Jean Colson, Jean serait Jean le Presbytre, cité par Papias , qui aurait été en sa jeunesse un riche patricien habitant Jérusalem. Depuis, cette thèse a été reprise par Oscar Cullmann, François Le Quéré, Joseph A. Grassi, James H. Charlesworth, Xavier Léon-Duffour. Jean, fils de Zébédée, n'est d'ailleurs plus mentionné après la réunion de Jérusalem. Il y a un quasi consensus pour dire que l'évangile attribué à Jean « n'est pas l'œuvre d'un seul auteur, mais d'une école », souvent appelée « école johannique ». Selon Jean Zumstein, « Dans cette dernière se sont succédé toute une série de personnages : le « disciple bien-aimé», à l'origine des traditions qui nourrissent l'évangile ; l'évangéliste qui a donné sa forme au récit ; un cercle éditorial qui opéra une relecture de l'œuvre avant de la mettre en circulation et qui est peut-être à l'origine de la première épître de Jean ; le presbytre, enfin, qui a rédigé la Deuxième et la Troisième épîtres des Jean ». Wikipédia.
3 - Mr Verdalle + Aveux
4 - un instituteur du 19ème, Verdalle, aurait rédigé ces notes (Nouvelle République)
Ayant appris que des personnes indélicates se servent en les transformant, de mes articles à des fins personnelles, je me vois obligée de les faire protéger juridiquement.
RAPPEL :
https://www.adagp.fr/fr/droit-auteur/les-textes
Deux lois ont posé les grands principes du droit d’auteur :
- la loi n° 57-298 du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique ;
- la loi n° 85-660 du 3 juillet 1985 relative aux droits d'auteur et aux droits des artistes-interprètes, des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes et des entreprises de communication audiovisuelle.
Les dispositions de ces deux lois ont été intégrées au code de la propriété intellectuelle (« codifiées ») par la loi n° 92-597 du 1er juillet 1992.
C’est aujourd’hui le code de la propriété intellectuelle, complété notamment par la loi « DADVSI »du 1er août 2006 et les lois « HADOPI » de 2009, qui constitue le texte de référence en matière de droit d’auteur.
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