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Actualités d'hier et d'aujourd'hui sur les Pyrénées Centrales, au travers de l'histoire d'une famille, celle d'un "pays", celui des Pyrénées. Le passé est omniprésent avec celui d'un petit peuple : la Barousse...

Durant l'Occupation de 1942 à 1944, la résistance "agricole" des femmes paysannes - 2

Durant l'Occupation de 1942 à 1944, la résistance "agricole" des femmes paysannes - 2

Après quelques jours de "vacances" pour cause de nettoyage de jardin... pour profiter du relatif beau temps et parce qu'après la pluie, c'est plus facile d'arracher les mauvaises herbes et de changer de décor, nous repartons en cette année 1969 pour écouter Suzanne, née à Sacoué en 1899,  femme de la terre au caractère bien tranché, surnommée par son mari bertrennais d'un doux petit nom "le carcan"... à cause de son fort caractère !

Oui, Suzanne nous racontait comment les paysans ont floué les réquisiteurs durant l'Occupation parce qu'ils ne voulaient pas voir partir le fruit de leur travail pour nourrir les allemands honnis.

Les réquisiteurs étaient fortement haïs de la population car ils étaient de zélés collaborateurs des nazis. Mais pouvaient-ils faire autrement ?

On les soupçonna, après la guerre, mais on ne le racontait que sous le manteau, de s'être enrichis au passage tout de même : pourquoi se priver du plaisir de flouer eux aussi, n'est-ce-pas ? 

Pourtant, si nous voyions le verre à moitié plein, nous dirions qu'ils étaient bien obligés d'obéir car sinon gare aux représailles : les trains pour l'Allemagne ne partaient jamais à vide... Et qu'ils aient eu la tentation de voler à leur tour - et les occupants et les paysans - est tout à fait compréhensible quand on aime l'argent comme s'il était un dieu !

Bref, repartons il y a 53 années - nous étions jeunes et nombreux - et les Anciens étaient là encore pour nous rappeler un autre monde, un autre univers, une autre Barousse, une autre société. Ils savaient encore transmettre leur immense savoir populaire (1) mais le monde futile qui commençait à s'étendre les disait radoteurs.

Moi, j'aimais cela, les écouter, les questionner, rire de leurs réparties mi gasconnes mi françaises et imaginer un monde disparu peuplé d'ombres légères et radieuses, comme le font tous ceux qui exclus et harcelés (choisis par une "sorte de gens" pour n'être rien d'autre que l'arbre qui cache la forêt), mettent l'intelligence et la bonté au-dessus de tout. J'étais l'une d'entre eux.

Pour empêcher toute velléité de résistance, il fallait que cette "sorte de gens" manipule la nouvelle population issue du baby-boom post Libération.

Cette jeunesse née et imprégnée de l'ancien monde s'engouffra avec allégresse dans celui, nouveau, importé des USA : l'argent, l'apparence, la musique, les gadgets, le confort, la voiture, le tourisme surtout en Espagne (2) le long des plages défigurées par le béton. La liberté dans tous les sens du mot surtout dans le domaine de l'hypersexualisation qui posait hélas, les bases des premiers ravages moraux et physiques.

C'est l'argent devenu dieu qui a défiguré nos campagnes et nos vallées (3) avec une nouvelle agriculture plus rentable certes mais ô combien destructrice de l'environnement, de la disparition d'une profession la plus utile au monde, de la pollution des eaux, de la terre, des animaux et des hommes.

Il a fait disparaître aussi petit à petit la culture populaire essentielle pour le développement de la culture intellectuelle qu'une certaine élite se vante de posséder.

Hélas pour la civilisation : pour cette "sorte de gens", la culture qu'elle soit populaire ou intellectuelle, devait et doit encore plus de nos jours être bannie tout comme l'éducation à forte connotation chrétienne (respect des autres et partage : les bases). 

Elle ouvrait trop les esprits et les faisait penser autrement. Il fallait bannir la compassion, la solidarité, la serviabilité, l'empathie, l'interêt des autres, la bonté etc.... et surtout, détruire l'intelligence ! C'était même prioritaire !

Le plan a été bien mené et particulièrement réussi.

Comme m'a dit quelqu'un de véritablement sensé, "c'est trop tard, tous ceux qui ont le pouvoir même le plus petit qu'il soit, ne veulent rester que dans leur zone de confort, ne veulent rien lâcher.

Tout doit rester comme ils veulent parce qu'ils ont été modelés pour cela. Dans quelques années, les quelques "anciens" qui restent encore avec leurs idées d'autrefois auront disparu, alors il ne restera que les archéologues pour trouver ce qui avait tant d'importance et qui a fini par disparaître...."

Combien c'est vrai ! alors nous allons les aider, ces archéologues que nous ne verrons pas ! les historiens du futur feront-ils quelque chose - dans leurs analyses - des idées saugrenues mais ô combien lumineuses de la population pour flouer une armée d'occupation et une gestapo sanglante... au niveau nourriture ?

Attention, je parle de production par foyer, pas de marché noir ! Personne ne s'est enrichi mais tous ont très bien mangé et surtout les maquisards qui risquaient leurs vies ont aussi très bien mangé.... Malgré les inévitables topinambours qui occasionnaient de prévisibles inconvénients....

 

                                                              🍀                 

    

Moi : Bon, Suzanne, s'il vous plaît, racontez-nous comment vous, les paysans, vous avez eu des "récoltes miraculeuses" en 43 et en 44 au nez et à la barbe des nazis ? 

Suzanne rit au souvenir et puis enfin se décide :

Suzanne : les hommes, après la traite du soir, se retrouvaient au bistrot, chez Castex ou bien chez Vignolles et discutaient au milieu de la fumée des cigarettes puantes qu'ils fumaient...

Moi : ils avaient des cigarettes ? Ils se les procuraient comment ?

Maman en colère après son cher mari à cause de ses poumons noirs comme du charbon et de son emphysème, ne put s'empêcher d'intervenir :

- comment ils les fabriquaient tu veux dire ! Bon, de temps en temps quand il y avait un larguage, vous vous souvenez Suzanne, la nuit, on entendait un avion qui passait au-dessus du Picon ? 

Suzanne opine et maman continue :

- ils larguaient paraît-il des armes, des vivres et des cigarettes entre Ilheu, Anla et Gaudent, on m'a dit..

Suzanne la coupe :

- j'ai entendu dire que ce serait du côté de l'Arriouach entre Ilheu/Samuran/Antichan et Troubat qu'il était plus facile et plus discret de larguer la marchandise mais je ne sais pas si c'est vrai parce qu'il y a une belle forêt tout de même...

Maman : peut-être pas à l'époque, il devait y avoir des clairières dans les bois.. Oui, donc là ils avaient des cigarettes qu'ils partageaient en deux pour en faire profiter les copains... Mais bon, les paquets étaient vite fumés.

Alors, tiens-toi bien, j'ai vu ton père faire sécher de la barbe de maïs, la couper en menus morceaux et fumer ça ! Je crois qu'il a même fumé du foin et de la paille et paraît-il, de la feuille de figue séchée, roulée mais là il a été malade à cause de l'odeur, ça lui a fait tourner la tête, il a vite cessé

Là, j'ai le fou-rire car j'imagine mon père plus jeune chercher QUOI fumer qui ne le rendrait pas malade, il avait dû avoir une de ces frousses.... Mais il faut dire qu'il avait une véritable passion pour les figuiers, il en plantait partout ... pour ne jamais goûter une seule figue ! 

Bien sûr, j'ai interrompu ma mère qui me faisait les gros yeux vu que c'est totalement impoli de couper quelqu'un en train de parler et pour rire en plus ! J'en conviens mais pardon, je n'ai pas pu résister. Elle reprend :

- Pour dire, quand on a ça dans la peau, on ne peut pas s'en passer ! Et dire que je l'ai encouragé, je lui achetais des paquets de tabac gris pour lui faire plaisir et voilà où ça l'a mené, il est malade maintenant !

Suzanne philosophe : vous savez Marcelle, ils ont tous fait pareil, souvenez-vous de Bernard C. lui aussi pris aux poumons à cause du tabac, sa femme n'a jamais pu le faire arrêter ! Il en est mort ! Quand un homme a quelque chose en tête, aucune femme ne peut la lui enlever. C'est sa faute à Simon s'il est malade, pas à vous....

Maman : oui, mais enfin, aller jusqu'à fumer de la barbe de maïs... Ce devait être bon parce que là, il avait la matière première à foison !

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire à nouveau vu le nombre de champs de maïs qu'il y avait dans la plaine quand j'étais petite fille et c'est alors que je commence à comprendre ....

Moi : vous avez dit que le potager de la maison était maigrelet au niveau de la récolte mais que vous aviez des poireaux et des oignons monstrueux, ce ne serait pas grâce aux champs de maïs par hasard ?

Suzanne qui rit en se tenant la tête :

- et oui, tu as deviné ! Ton père avait bien étudié la question (4) . A cette époque une haie magnifique allait de Galié à Luscan tout au long des chemins latéraux à la voie de chemin de fer. Maintenant, elles ont été arrachées, une bêtise, on verra ce qui se passera quand la Garonne débordera il y aura du sable et du bois partout. Et en plus, l'herbe a remplacé le maïs.

Il y avait pour chaque propriétaire du champ une clède pour y entrer avec l'attelage quand il fallait labourer et passer la herse et puis avec le tombereau quand il fallait ramasser les têtes de maïs, puis le maïs.... Elles étaient assez larges donc, de la route, on pouvait voir l'état du champ et donc de la récolte.

On semait le maïs, pas celui utilisé maintenant qui vient d'Amérique mais le vieux rouge qu'il ne fallait pas arroser, qui donnait moins que celui de maintenant mais qui était très bon aussi pour les animaux car, les volailles par exemple avaient un autre goût. Mais bon, comme ils disent, il faut que ce soit rentable... 

Maman : c'est comme le blé, ce n'est pas le même et la farine est moins bonne...

Suzanne : c'est vrai mais peut-etre que c'est ça le progrès : avoir plus mais moins bon. Peut-être aussi que ce progrès nous donnera des maladies nouvelles...

Maman : mais nous ne le verrons pas !

Moi qui ne veut pas qu'elles s'engagent dans une autre discussion :

- oui alors vous semiez ce maïs ancien si bon et ensuite ?

Suzanne : d'habitude, on semait entre des rangées où l'on pouvait passer facilement pour que les épis aient le maximum de soleil. Mais les hommes ont pensé, car ton père avait bien réfléchi après avoir bien écouté tout ce qui se disait dans les bistrots, que la plaine avait un bon ensoleillement du matin vers 9 heures (heure solaire) jusqu'au soir tard.

On pouvait semer plus serré sauf le long des haies et devant le passage de la clède pour que s'il venait à l'idée des réquisiteurs et de Cou de Cigogne qui s'arrêtait parfois quand il passait par le chemin latéral, de regarder si la récolte poussait bien et si les haricots se portaient bien.

Moi : ils n'entraient pas dans les champs pour vérifier ?

Suzanne : non, les feuilles et les barbes de maïs abîmaient leurs peaux si fragiles et si parfumées...

Maman : et puis vu qu'il y avait toujours à ces endroits, du fumier de vache frais en grande quantité....

Suzanne : vos pouvez préciser en grande épaisseur... ! 

Ces dames ne se moqueraient-elles pas un petit peu, là ? Non ? D'après vous ?

Je ris mais alors de bon coeur car ces satanés bonshommes avaient pensé à tout ! Enfin, l'un d'entre eux, après mûre réflexion avait pensé à tout ce qui pourrait ennuyer le monde.... sans enfreindre la loi des occupants...

 

                                                                          🍀

 

Suzanne nous explique (5) alors comment cette résistance "nourricière" s'était organisée autour des champs semés de "vieux" maïs, à nouveau prisé de nos jours, par les boulangers et les pâtissiers qui veulent remplacer l'actuelle variété blanche gourmande en eau et peu goûteuse devenue farine.

Ce serait sans doute une solution pour les agriculteurs et pour l'environnement : eau économisée, grains puis farines excellentes, rendement moindre, viandes animales plus fines au goût.

Mais voilà, si cette solution venait à être privilégiée, cela ne serait sûrement pas du goût des énormes entreprises agroalimenaires qui ne s'y retrouveraient pas dans leurs comptes : une baisse de revenus ? Ouh la la ! catastrophe ! pas pour les agriculteurs que l'on n'augmenterait pas mais pour les actionnaires, les pauvres, sans rien faire et en détruisant le Vivant, ils se remplissent si bien les poches....

Pourtant, pourrait-on dire, on n'a jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard....

Mais bon c'est ainsi.

 

                                                                            🍀

 

                  Suzanne raconte :

 

- Au mois d'avril, on labourait la terre après avoir enlevé le sable laissé lors des pluies de l'hiver et de la fonte des neiges par la Garonne. Oui, elle débordait toujours un peu et chaque année, on surveillait la montée des eaux en cas qu'une crue ne vienne encore tout ravager.

Mais on en laissait car il allège la terre. c'est bon pour le maïs mais pas en trop grande quantité, il faut savoir doser. Non on le recueillait pour en faire un tas au milieu du champ.

La terre est un peu lourde en certains endroits et il faut du sable pour l'alléger surtout pour certaines cultures qui ne supportent pas justement une terre lourde et compacte au moment des pluies.

Cela s'est fait de tous temps mais les gens s'étonnaient toutefois du changement.

Pourtant, à part nous les cultivateurs et ceux qui faisaient partie du réseau d'aide aux maquis, personne ne savait pourquoi nous le mettions en tas au milieu de la parcelle. Nous expliquions que la terre était trop boueuse et qu'il fallait l'assécher. C'était une technique des Anciens que l'on remettait au goût du jour. Ils y croyaient. 

Avant de labourer, c'était pour tous les cultivateurs, le ballet des tombereaux qui transportaient le fumier de la maison aux champs. On épandait celui qui était "fait", à point. Il était composé du fumier de vaches (bouses et paille plus purin pour  bien le mouiller), celui des lapins, des poules et des canards (le meilleur mais il ne faut pas trop en mettre, il brûle, alors on partageait en deux, une partie pour les champs, l'autre pour le jardin), plus celui des brebis pour ceux qui en avait et bien sûr, celui des cochons ! Evidemment on y vidait plusieurs fois par jour les seaux hygiéniques.

Bien remué, ce tas de fumier était excellent après avoir mûri un an. On labourait puis on passait la herse plusieurs fois car il fallait que la terre soit affinée au maximum. Nous les femmes, nous repassions derrière pour l'affiner encore plus ....au centre de la parcelle mais on faisait pareil partout.... manière de....

 

Puis venait le semis, en quatre rangées un peu larges le long de la haie du chemin pour bien montrer la récolte et puis ensuite, les rangées étaient plus rapprochées et de plus en plus lorsqu'on arrivait vers le centre.

Mais comme par hasard, là, les pieds de maïs étaient plus haut car ce n'était pas la même variété. En fait, c'était le même maïs mais il était plus grand et au lieu d'avoir les épis vers le bas, ils les avaient à hauteur de nos têtes par exemple. 

Comme ils étaient semés tout au long de la rangée et ce jusqu"au fond de la parcelle, tout le monde n'y voyait que du feu. Je crois me souvenir qu'avant la guerre, on pouvait acheter cette variété mais ensuite, elle disparut, donc on était revenu à la plus petite. L'autre on ne la trouvait plus ni au marché de Montréjeau, ni à celui de Saint-Gaudens.

Vers le fond, en cas qu'il aurait pris une idée aux réquisiteurs de faire le tour, on ressemait serré.

Et donc au milieu, là où la terre était très bien préparée, on semait, carottes, poireaux, navets, potirons, blettes, persil, céleri, betteraves rouge, oignons, échalottes, ail, pommes de terre (en grande quantité), choux, haricots nains, pois, fèves, un peu en retard mais ça venait quand même car tout poussait en même temps que le maïs qui lui, poussait plus vite donc il cachait le reste.

Nous semions pour cela, nous ne repiquions pas car alors, on aurait vu les plants de la route. Pour les plantes fragiles, on les semait dans des caissettes à la maison ou bien derrière l'écurie dans un coin clair mais à proximité de la chaleur des vaches et puis on repiquait quand le pied de maïs était assez haut.

Et ensuite, tous les jours, nous, les femmes, nous étions au turbin dans les champs à bêcher le maïs. Surtout à partir du mois de juin après avoir semé les haricots blancs que l'on appelait tarbais. Tous les jours, on bêchait. Il fallait bien une  excuse car le haricot n'avait pas besoin d'être bêché tous les jours mais c'était surtout pour s'occuper du potager clandestin.

On semait également mais au fond du champ, en même temps que le tarbais, le haricot vert grimpant. Ils s'entendaient très bien sur le pied de maïs mais on ne le voyait pas de la route ni même si on faisait le tour du champ vu qu'ils se suivaient alors.... Et pour traverser ... pas facile surtout si on était allergique aux barbes de maïs... OU NON !

Mais on était surveillés tout de même. Les réquisiteurs et les allemands veillaient à ce que la récote des haricots tarbais soit abondante et qu'on ne les flouait pas. C'est ce qu'ils croyaient mais on les flouait quand même car il y avait plus de plants d'haricots au fond du champ que devant. Comme ils n'y allaient jamais... et heureusement, parce que sinon...

Ils comptaient le nombre de plants et calculaient la récolte à venir. Ils spéculaient aussi sur les épis de maïs pour nourrir leurs volailles et leurs vaches - car ils en avaient chez leurs amis français qui ne dépensaient pas grand chose et ne travaillaient pas beaucoup pour  les nourrir- , les salauds !

 

A suivre

La prochaine fois, la récolte et la cuisine ...

Jackie Mansas

25 février 2022

 

                                                                            🍀

 

 

Le 21 février, à 15 heures, un petit ange a poussé son premier cri. Gabriel est arrivé en ce monde si troublé alors que dehors, il faisait doux et que le ciel était bleu;

Il a rejoint sa maman Clémentine, son papa Fredérick, son grand frère Joachim mais aussi ses grands-parents de Tournay, Anne et Jean et ses grands-parents de -Pointre-à-Pitre dont je ne connais pas les prénoms mais ils me pardonneront.

Gabriel a aussi fait connaissance avec sa tata Pauline qui a fait le trajet Paris-Nîmes pour être là quand il pointerait son petit nez.

Et puis, il est arrivé par photos dans les mobiles de ses deux grands-taties des Pyrénées : Tany qui cuisine si bien tu vas voir, les bons petits plats qui t'attendent et Jackie qui fait souvent bien des bêtises mais qui aime écrire des petites choses sans importance... pour partager un autre monde qui n'est plus...

Bienvenue dans notre monde et qu'il te soit tout rose mon beau petit amour.

Que du bonheur pour tes parents et ton grand frère, et pour toute ta famille : tu ne t'en doutes pas mais tu vas être aimé au-delà de tout et c'est bien l'essentiel.

Félicitations à tous. Tout le monde va bien, tout baigne.

Durant l'Occupation de 1942 à 1944, la résistance "agricole" des femmes paysannes - 2

Gabriel le 21 février 2022.

Mon petit ange, tu es né alors que nous contons les "idées lumineuses" de ton arrière-grand-père Simon. Il avait accepté de servir dans l'anonymat le plus total comme des millions d'autres femmes et hommes, un pays qui voulait vivre libre.

Crois moi, la prochaine fois, tu verras ce que faisait aussi ton arrière-arrière-grand-mère Félicie pour l'accompagner dans son choix. C'est loin tout ça et tu es tout petit mais c'est une partie de ton histoire, la tienne et celle de ton grand frère Joachim.

 

 

 

 

NOTES

 

1 - La Revue de Comminges créée à la fin du 19ème siècle par des notables intellectuels et érudits des Pyrénées Centrales, a commencé par recueillir tout ce qui avait trait à la culture populaire. Ils savaient que le peuple détenait un savoir immense hérité des générations précédentes et transmises fidèlement oralement à la veillée ou bien au hasard des rencontres. Ces notables instruits et cultivés ont fait un travail d'historiens remarquable à tous les niveaux. Tout ce qui leur a été raconté a été vérifié et à partir de là, la période fastueuse de notre patrimoine, de notre culture a pu commencer. Elle a été écrite, étudiée, disséquée, recherchée, rapportée dans une revue que tout le monde s'arrachait. Qui n'était abonné à la revue s'il savait lire et écrire ?

N'hésitez pas : aller sur le site de la revue puis sur le site Gallica afin de consulter tous les numéros numérisés et choisir les thèmes qui vous intéressent. On peut aussi la consulter sur place à Saint-Gaudens et au musée de Luchon. Et puis abonnez-vous.

2 - ce tourisme de masse a été voulu par Franco car la nouvelle société en France et dans les pays  du nord plus libérés était une manne. Cependant, la Catalogne étant également le refuge des nazis pourchassés pour leurs crimes (ils étaient bien protégés), ceux-ci ne voulaient et ne pouvaient pas se mélanger au commun. Alors deux sortes de tourisme vit le jour : 

- le bétonnage des plages fut réservé au "commun" qui, enthousiasmé par les nouvelles vacances genre "bourge", acheta des cages à lapin dans des immeubles d'une laideur... bon on n'en parle pas car une si belle région défigurée pour profiter de la vanité des gens du peuple, c'est impardonnable ! On voit actuellement avec le changement climatique la catastrophe que ce fut de profiter de la soif de plaisir et de bien être que les classes poulaires avaient à cette époque où les moeurs se libéraient : la Catalogne s'assèche, a besoin d'eau, a besoin d'un nouveau souffle pour son agriculture et son économie.

- Et dans des villes choisies pour leur histoire et leur beauté issue de cultures mélangées, on accueillit toutes sortes de gens de la bourgeoisie ancienne et... nouvelle, on se retrouvait entre nantis et plus si affinités !

3 - par la politique des lotissements pour attirer soi-disant des jeunes couples avec enfants - louable idée - mais comme les jeunes du pays étaient partis, dès que leurs parents disparaissaient, ils vendaient les belles maisons anciennes comme résidences secondaires et ainsi le centre des villages se vidait : une abherration de ne pas avoir pensé à empêcher les résidences secondaires...

De ce fait les villages ont perdu de leur beauté, la nature a été saccagée et la mort annoncée des vallées a été validée : créer des lotissements sans créer du travail est un facteur de désertification dans un monde qui n'attire plus personne car la beauté sauvage ancestrale a disparu. Et puis les "jeunes" vieillissent comme les autres et les lotissements sont vieux !

4 - pour cela, on pouvait lui faire confiance...les yeux fermés parce que pour réfléchir, il réfléchissait longtemps dans les moindres détails....! Mais comme il n'expliquait jamais rien, pour connaître le résultat de ses réflexions, il suffisait de le regarder faire... 

5 - ce sont mes mots et mes phrases parce que je ne peux pas me rappeler de ceux et celles de Suzanne, c'est impossible mais j'ai essayé de suivre son raisonnement et sa logique.

Bien sûr, elle ne faisait pas des phrases aussi longues, elle savait expliquer en quelques mots puisqu'elle avait l'habitude de penser et parler en gascon où l'on est assez sobre, alors quand elle traduisait sa pensée en français, elle - comme tout le monde - savait trouver le raisonnement strict.

Je ne sais pas le faire alors, tout en respectant ce qu'elle était, je vous raconte avec mes mots à moi. Il faut toujours que je romance alors....

Mais il faut dire aussi, que si je racontais comme les gens d'autrefois racontaient, comme vous n'êtes pas habitués à ce phrasé copié/collé du gascon au français et à la soicété rurale de ces temps pas si lointains que cela mais fort lointains tout de même, vous ne comprendriez pas grand chose à ce que je dirais !

 

 

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