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Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Actualités d'hier et d'aujourd'hui sur les Pyrénées Centrales, au travers de l'histoire d'une famille, celle d'un "pays", celui des Pyrénées. Le passé est omniprésent avec celui d'un petit peuple : la Barousse...


Pompon et la naissance de ma soeur le 22 janvier 1950 - 2 -

Publié par Jackie Mansas sur 22 Janvier 2017, 09:57am

Pour le plaisir des yeux : quelques photos d'hiver.
Pour le plaisir des yeux : quelques photos d'hiver.
Pour le plaisir des yeux : quelques photos d'hiver.
Pour le plaisir des yeux : quelques photos d'hiver.
Pour le plaisir des yeux : quelques photos d'hiver.

Pour le plaisir des yeux : quelques photos d'hiver.

Les deux copines papotent...

 

Anna (c'était son prénom, maman ne l'avait pas oublié) lui raconta qu’elle était native d’une petite ville des environs de Saint-Gaudens et qu’elle s’était mariée avec un menuisier gentil et attentionné. Leur premier petit garçon avait quatre ans et souffrait d’impétigo. C’était terrible ! Le médecin avait prescrit une pommade qui complétait les bains aux plantes que sa grand-mère allait cueillir dans la nature. Quand les crises arrivaient, le pauvre petit souffrait beaucoup. Mais depuis quelques mois, son mari l’amenait chez un guérisseur et elles s’espaçaient.

 

Maman lui confia que ses deux frères aînés avaient travaillé du côté d’Aspet comme bûcherons vers 1925. Lorsqu’elle prononça leurs noms, Anna poussa un cri de joie :

 

- Mais je les connais ! J’étais petite fille néanmoins j’avais bien remarqué que les filles de leur âge les trouvaient à leur goût, surtout un, celui qui ne parlait pas beaucoup et qui était très aimable avec tout le monde.

- C’était Guido mais il est mort en 1933 de la tuberculose. Vous ne m’étonnez pas en me disant cela car chez nous, c’était exactement pareil : les filles rêvaient de l’avoir pour mari ! Il était tellement gentil ! Jamais un mot plus haut que l'autre, toujours poli et respectueux, il était normal qu'il soit le favori de toutes les jeunes femmes en âge de se marier ! 

 

Anna laissa fuser un rire léger avant de déclarer doctement :

 

- C’est vrai, nous sommes toutes pareilles nous voulons ce qui est le mieux. Ma grand-mère m’a toujours dit que de nos jours, nous, les filles, nous nous disputons pour ceux qui sont bien de leur personne, aisés et beaux parleurs. Si l’on gagne celui que toutes les copines veulent, on en tire de la vanité. Ensuite, une fois mariées, on s’aperçoit, la plupart du temps, qu’ils sont égoïstes et coureurs et que les copines qui étaient tombées sur ceux que l’on trouvait bestiou et que l’on méprisait étaient bien plus heureuses que nous.

 

Leurs bébés se réveillèrent en même temps et se mirent à pleurer. C’était l’heure de la tétée. Chacune prit le sien dans ses bras et lui offrit le sein. Et elles continuèrent de bavarder joyeusement.

 

Anna reprit :

- Lorsque j’aurai une fille, je lui apprendrai qu’il ne faut pas juger les autres sur la mine. J’étais comme les autres, je voulais un mari beau que toutes les femmes m’envieraient. Je pensais que je méritais le mieux, que j’étais au dessus du lot. Et la vie m’a fait comprendre que le mieux n’est pas forcément là où l’on pense.

 

Elle marqua un silence que maman mit à profit pour donner son avis :

- Oui, le proverbe dit que « le mieux est l’ennemi du bien ».

 

Anna la regarda pensivement et dit en changeant son fils de sein :

 

- Le proverbe dit vrai. Mon mari était tellement secret et réservé que personne ne le remarquait. Les filles se moquaient de lui parce qu’il ne leur contait pas fleurette et les rares fois où il s’était risqué à le faire, il s’était montré bournich. Elles prenaient plaisir à le traiter de pec. Alors, il s’était éloigné de tous les jeunes, il sortait rarement sauf pour la fête du village car là, il était obligé de venir au bal mais il ne dansait pas, il ne se risquait pas à inviter une fille de peur de se faire rabrouer. Il n’osait même pas aborder celles qui faisaient tapisserie !

 

Les bébés, rassasiés, s’étaient endormis mais deux soignantes vinrent les chercher pour les changer. Les deux mamans se rallongèrent sur le lit et Anna, décidément en veine de confidences, continua sur un ton enjoué :

 

- Un jour, il y a cinq ans, ma mère m’avait envoyé à la rivière rincer le linge de la grande lessive. J’étais toute seule et en voulant rattraper un drap que j’avais laissé tomber au fond de l’eau, j’ai basculé la tête la première dedans. Je n’arrivais pas à sortir car le drap était très lourd et il y avait une branche qui avait accroché ma robe. C’est alors que j’ai senti une main me tirer vers le bord et des bras qui me posaient sur le sol. Je vis un jeune homme saisir le drap et le ramener auprès de moi. Je le reconnus, c’était le Taiseux ! Je le remerciais et je restais là désemparée et claquant des dents. Alors, il a fini de rincer la lessive, il a tout rangé dans la brouette et nous sommes rentrés. Ma mère le félicita pour son geste et le remercia.

 

Elle laissa son regard errer dans la salle vers la nursery. On entendait les deux bébés pleurer. Elles attendaient patiemment qu’on les leur ramène.

 

Anna, rêveuse, continua à bavarder :

 

- Je n’arrêtais pas de penser à lui, il n’avait pas prononcé une parole mais il m’avait sauvée et aidée gentiment sans rien demander en échange. Bien sûr, j’avais attrapé froid et lorsque je fus guérie, j’allais à sa rencontre. Nous avons fait connaissance alors que nous sommes allés à la communale en même temps ! Mais j’étais trop préoccupée à courir avec mes copines après les garçons que nous jugions au-dessus du lot pour le remarquer.

J’ai été éblouie par lui et je l’ai aimé plus tard. Lui m’a avoué qu’il y avait longtemps qu’il était amoureux de moi. Alors nous nous sommes mariés et je suis la plus heureuse des femmes. Quel bon mari le Bon Dieu m’a donné ! Parfois je me demande si je mérite un tel bonheur tant j’ai été odieuse avec ceux que l’on appelait « les perdants ». Voilà mon histoire et vous Marcelle, comment avez-vous rencontré votre mari ?

 

Les soignantes ramenèrent les deux nourrissons et chacun fut rendu à sa mère. Maman elle aussi en veine de confidences, raconta à son tour son histoire.

 

 

Le retour à la maison.

 

 

Le temps s’était amélioré et les routes furent déneigées. Mon oncle Bertrand arriva en fin d’après-midi du jeudi avec mon père. Ils admirèrent le bébé. Maman était ravie car son époux était détendu et attentif. Il regardait sa fille en souriant, heureux de la voir si jolie, vraiment elle ressemblait à une poupée avec son teint diaphane, sa bouche en cœur et ses petits cheveux noirs très bouclés, en fait presque crépus.

 

Bertrand était lui aussi heureux d’avoir une nouvelle nièce, en fait la cinquième. Le garçon viendrait plus tard et si Simon n’en n’avait pas, lui en aurait un avec l'amour de sa vie qu'il rêvait d'épouser sans arriver à se décider, car comme lambin dans les sentiments, il battait des records ! Il est vrai qu'il était un homme indécis que l'on jugeait, à première vue, mou, sans personnalité.

 

Mais il s'était engagé en juillet 1941, à 19 ans, dans les Armées Coloniales, il avait participé à toutes les campagnes, vu ses copains blessés grièvement ou morts à côté de lui et avait sauté sur une mine à Dijon ...

 

Reprendre sa vie en essayant d'oublier l'horreur des champs de bataille, ne peut se faire en un jour.... et le souvenir ne peut pas disparaître d'un coup de baguette magique ! Il ne disparaît jamais d'ailleurs.... car la culpabilité est toujours là  avec ce leitmotiv qui tourne dans la tête : "pourquoi moi, suis-je revenu et pas eux ?". Je pense qu'il était tout simplement malheureux de ne pas savoir prendre une décision quand il le fallait ... et qu'il attendait que les autres le fassent à sa place !

 

Maman demanda de mes nouvelles, ça allait, j'étais super heureuse de passer mes journées au bistrot - à deux ans et demi, il n'y a rien à redire... n'est-ce-pas - où tout le monde faisait attention à moi, me parlait, me cajolait et me faisait rire... Un rien y arrivait alors, ils en profitaient. Huit jours à être gâtée-pourrie, ça laisse des traces, en fait des souvenirs touchants !

 

La neige retomba drue le dimanche, le froid gela tout à nouveau et le mardi suivant 31 janvier, lorsqu'elles sortirent, vers les 11 heures du matin, maman fut saisie par le vent glacial qui soufflait du nord. Pompon s’extasia devant le bébé emmitouflé et s’empressa de les installer toutes les deux sur la banquette arrière. Il repartit sur les chapeaux de roue pour sortir de la cour de la maternité. Maman s’affola car s’il maintenait cette allure jusqu’à Bertren, ils risquaient un accident. Mais il s’assagit et conduisit doucement, sans à-coups et sans malmener le volant. Il s’arrêta à un poste à essence. Le pompiste sortit, dissimulé sous un bonnet et une écharpe de grosse laine et tandis qu’il prenait son temps, Pompon le secoua :

 

- Allez, dépêche-toi mon gars ! Je ramène une jeune mariée de 9 jours et il fait froid !

 

Le pompiste se pencha et regarda par la vitre. Maman ouvrit la couverture blanche dans laquelle elle avait enveloppé sa fille. L’homme sourit et la félicita.

 

Je ne vous dis pas le bonheur que j'ai eu d'avoir une petite soeur, à tel point que me surveiller n'était plus vraiment une très grande contrainte comme auparavant vu que je ne voulais pas la laisser une seule minute ! Alors on savait où me trouver sage comme une image (cela a dû être un grand changement !) : près du berceau ou du landau...

 

J'ai agi de même avec notre frère lorsqu'il est né le 5 mai 1957 et la rencontre avec lui au retour de la maternité a commencé par une sacrée bagarre entre ma soeur et moi...

 

Pourquoi ? Parce qu'elle avait osé me dire : "Je l'ai vu avant toi, gna, gna, gna !".

 

 

BON ANNIVERSAIRE TANY

et à tous celles/ceux qui sont nés le même jour !

 

 

Jackie Mansas

22 janvier 2016

 

 

Elle fait partie d'une joyeuse troupe de théâtre amateur sous la direction de Gérard Larrouy de Bordères-sur-Echez et elle s'occupe bénévolement d'encadrer un cours de théâtre d' un groupe d'écoliers du cours moyen...

Voici quelques photos :

Décembre 2016, à Gayan pour le Téléthon : Le metteur en scène Gérard Larrouy de Bordères-sur Echez (siège de l'association) et les acteurs saluent le public après la représentation de la pièce "Putain de pendule" de Alain Ravollet (internet)

Décembre 2016, à Gayan pour le Téléthon : Le metteur en scène Gérard Larrouy de Bordères-sur Echez (siège de l'association) et les acteurs saluent le public après la représentation de la pièce "Putain de pendule" de Alain Ravollet (internet)

Aux écoles : le Noël des enfants : le Petit Théâtre joue un conte de Noël et participe à la fête, ici avec les maternelles, et leurs instits. Lire l'article d'Isabelle Sanchez sur la Nouvelle  République à la date du 29 décembre 2016 "Le Petit Théâtre joue sur plusieurs registres". Photos Isabelle Sanchez DDM

Aux écoles : le Noël des enfants : le Petit Théâtre joue un conte de Noël et participe à la fête, ici avec les maternelles, et leurs instits. Lire l'article d'Isabelle Sanchez sur la Nouvelle République à la date du 29 décembre 2016 "Le Petit Théâtre joue sur plusieurs registres". Photos Isabelle Sanchez DDM

Courteline et les femmes de Courteline, pièce jouée durant deux ans.
Courteline et les femmes de Courteline, pièce jouée durant deux ans.
Courteline et les femmes de Courteline, pièce jouée durant deux ans.

Courteline et les femmes de Courteline, pièce jouée durant deux ans.

 

 

Si vous désirez leur demander de venir jouer dans votre village, vos écoles, vos associations à l'occasion d'une fête, de Noël, où tout simplement pour passer une bonne soirée à rire aux éclats, etc. Il faut contacter le 05.62.36.38.74

www.theatre-borderais.fr/

 

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