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Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Actualités d'hier et d'aujourd'hui sur les Pyrénées Centrales, au travers de l'histoire d'une famille, celle d'un "pays", celui des Pyrénées. Le passé est omniprésent avec celui d'un petit peuple : la Barousse...


3- 1942-1944 : comment éviter de se faire prendre lorsque l'on va ravitailler les maquis...

Publié par Jackie Mansas sur 11 Décembre 2023, 20:46pm

Catégories : #Culture et société pyénéennes

Bassin de Saint-Bertrand en paramoteur: les montagnes salvatrices au loin. Groupe de passeurs durant la guerre *
Bassin de Saint-Bertrand en paramoteur: les montagnes salvatrices au loin. Groupe de passeurs durant la guerre *

Bassin de Saint-Bertrand en paramoteur: les montagnes salvatrices au loin. Groupe de passeurs durant la guerre *

Dans l'article précédent, je vous ai raconté que les bertrennais qui ravitaillaient les hommes du maquis dans le massif du Gert d'Izaourt jusqu'à Troubat, avaient trouvé des combines pour éviter la surveillance des collaborateurs qui habitaient tous  à proximité du bistrot, centre névralgique du village.

 

Mais ces hommes qui vivaient dans la forêt du Gert en permanence étaient en contact obligatoirement avec le maquis de Nistos, très actif dans les actions de sabotage. Comme ceux des autres petits maquis dans le Hourmigué ainsi que ceux qui faisaient la liaison entre la vallée de la Garonne et Nistos, village qui se trouve derrière le Montsacon à quelques encablures de Saint-Bertrand, Sarp, Aveux par la montagne.

 

La Résistance avait besoin d'hommes dans la vallée de la Garonne pour garder au moins les goulets des vallées depuis Luchon et Saint-Béat jusqu'à la plaine de Rivière à partir de Labroquère et le plus important était celui de Luscan-Izaourt au pont de Luscan et à l'entrée de Bertren.

 

C'est pour cela qu'il est intéressant de bien étudier le terrain et de connaître les gens qui se trouvaient dans les petits maquis "gardiens" ainsi que toute l'intendance qu'il y avait autour afin qu'il n'y ait pas de massacre, les Allemands étant surarmés et capables de tout, ils l'avaient prouvé dans d'autres lieux.

Et puis, remontant vers la Normandie, ils n'avaient rien à perdre à laisser derrière eux la désolation et la mort. De cela, les Résistants en avaient conscience, aussi faisaient-ils très attention à ce qu'aucun incident n'éclate surtout avec "les derniers moments", très excités à l'idée de "faire un carton" et  de devenir des "héros".(sic)

 

 

Capture d'écran carte IGN Nistos

Capture d'écran carte IGN Nistos

Le maquis de Nistos-Esparros a joué un rôle très important dans la lutte contre l'occupant allemand dans la Neste, à Lannemezan, Capvern.  Les maquisards étaient cachés dans la montagne et ceux qui ont été pris, torturés, tués et pire, fusillés pour rien, ne l'ont été que parce qu'ils avaient été dénoncés.  Les vallées d'Aure et de Louron ont connu le même destin que celles de Barousse et du Haut-Comminges car beaucoup trop étroites pour que les Nazis se fassent  plaisir en massacrant la population, mais pas la Neste, la bataille de Hèches en août 1944 en est le sinistre exemple.

http://www.le65.com/maquis-nistos-esparros/histoire.phphttp://www.le65.com/maquis-nistos-esparros/histoire.phphttp://www.le65.com/maquis-nistos-esparros/histoire.php

http://www.le65.com/maquis-nistos-esparros/histoire.php

Vous pouvez consulter plusieurs sites consacrés au maquis de Nistos-Esparros. Pour expliquer sa création, j'ai préféré effectuer une capture d'écran des textes écrits par des personnes qui ont pu connaître  ou qui ont participé  aux actions commises contre les Allemands. Et puis comme ces sites sont très complets, très bien documentés, il vaut mieux les parcourir, c'est pour cela que je n'ai pas fait de résumé. Pour agrandir les photos afin de mieux les lire, cliquer une fois sur elles. Utilisez les flèches à droite pour avancer. Vous y trouverez aussi le récit du crash du Halifax dans le Douly avec beaucoup de photos.

Ce que je vais vous rapporter m'a été raconté et pour combler les lacunes, j'ai réfléchi à l'urbanisme du village de Bertren pour bien comprendre les relations entre une partie de la population garonnaise et les groupes de Résistants, sans qu'ils se fassent prendre. Mais il faut dire que les habitants d'Izaourt, Anla, Ilheu, Samuran, Troubat, Thèbe, Cazarilh, Sost, Esbareich.... Bagiry, Sainte-Marie, Siradan Saléchan, Esténos et Cierp ont fait de même et ce serait bien  qu'on se les rappelle, ces hommes et ces femmes qui ont risqué leurs vies... 

Je n'oublie pas bien évidemment  que tout le monde agissait de la même manière dans tous les villages situés contre les montagnes où se trouvaient des maquis.  Ils ont sûrement utilisés des méthodes semblables mais je ne connais à peu près bien que celles de Bertren. Un travail de recherches serait le bienvenu partout.

Il faut aussi rappeler que de l'autre côté de la Garonne, l'organisation était semblable à celle de la Barousse garonnaise.

 

Mais là, en mai 1944, cela s'est terminé dramatiquement avec la mort d'une jeune femme de 23 ans, Suzanne Agasse, qui portait les messages aux Résistants soit à pieds dans la montagne du Pujo - le passeur était l'un des chefs du maquis des Frontignes un dénommé Bordes - bête noire du sergent Dethlefs, chef de la Grenzpolizei de Luchon à partir de mars 1944 mais il l'avait repéré dès son arrivée comme subordonné en mars 1943 ; soit à vélo pour rencontrer d'autres membres à Luscan et Barbazan.

 

Elle faisait également la liaison avec le maquis de Barousse et se rendait à Loures, le vendredi jour de marché, à l'Hôtel des Pyrénées base des différents réseaux de Barousse, celui de Monseigneur Salièges qui amenait les Juifs en Espagne, des réfractaires au STO et des officiers Alliés. Ceci jusqu'à l'arrestation des époux Farrou, les hôteliers et leur déportation. Mr Farrou mourra en déportation, il a reçu la mention mort pour la France au titre de la Résistance mais je ne sais pas si son nom se trouve sur un quelconque  monument aux morts... Madame Farrou est revenue marquée de la déportation et s'est retirée à Ferrère son village natal.

Pour mieux les connaître :

Capures d'écran. Clic surla première image.Capures d'écran. Clic surla première image.
Capures d'écran. Clic surla première image.Capures d'écran. Clic surla première image.

Capures d'écran. Clic surla première image.

Deux autres réseaux existaient en Barousse : celui qui était dirigé par un dénommé Barrère depuis le garage Soca à Izaourt et à Saléchan, à la gare, Madame et Monsieur Verdier qui s'étaient déjà distingués en 1939 lors de l'arrivée en France des Espagnols fuyant la guerre civile.

Ci-dessous témoignage de la personne d'Izaourt qui travaillait avec le dénommé Barrère, mécanicien au garage Socca (3)

Capture d'écran. Clic sur l'image.

Capture d'écran. Clic sur l'image.

Au moins , grâce à ce récit, nous apprenons que deux ou trois familles d'Anla aidaient la Résistance. Ainsi qu'à Loures.

Evidemment, Dethlefs avait de sérieuses amitiés et affinités..... à Galié alors que la Résistance avait fait de ce village l'une de ses bases les plus importantes, puisqu'il se trouvait au goulet, très, très dangereux de Galié-Bagiry. On ne pouvait traverser la Garonne que par un gué parce que la passerelle avait été emportée par la crue de 1936. Le pont n'a été construit qu'après la guerre.

Revenons à Bertren.

 

Les protagonistes :

Célestin Bon, instituteur à la retraite, né en 1890 de parents agriculteurs, belle propriété,  deux maisons de maître avec de belles dépendances. Marié à Hermance et père de trois enfants : Denise, Marie et Louis.  Propriétaire du domaine d'Ardoun avec étable et puits jouxtant le Montégut et le Mombourg ainsi que la propriété Pomian de belle facture, elle aussi. Entre le Montégut et le Mombourg, il existait un petit col, dit de Laouès qui permettait de rejoindre Bertren et Luscan par des sentiers très pentus. 

 

Et en remontant entre le Mombourg et le Castéra, les prés d'Escalamas. Dans les rochers, sur le sentier de Bertren en contrebas, se trouve une grotte que l'on ne peut voir que si l'on connaît l'endroit ; il s'agit d'un trou au ras de terre qui se prolonge par une galerie où l'on ne peut passer qu'en rampant pour déboucher sur une grande salle.

 

Des galeries existent et parfois, des randonneurs sans doute spéléologues qui connaissent l'endroit, y passent la nuit, on aperçoit depuis le village, de la fumée sortir de la forêt, car une galerie au moins est dotée d'une cheminée  naturelle. Il faut faire attention si on se balade dans les pâtures de ne pas tomber dans les trous.

 

Dans notre enfance, ma soeur et moi y sommes entrées, guidées par un ancien résistant. Tout au fond de la galerie dans l'immense salle, il y avait encore une table plus que rustique couverte de poussière sur laquelle une bouteille de vin vide et des verres semblaient figés. Il me semble qu'il y avait aussi un banc et deux chaises délabrées et dans un coin, à gauche, un tas de branches et de bûches qui paraissaient attendre qu'on les allume..

 

En fait, mon père faisait une coupe avec deux autres hommes dans le Montégut qui n'était pas aussi boisé que maintenant  et il y  avait un monsieur de Luscan, je crois, qui était venu les voir ainsi qu'un autre homme d'Izaourt qui gardait ses moutons dans les prés d'Escalamas.

 

Maman nous amena rejoindre notre père pour "prendre l'air" comme elle disait et c'est ainsi que le monsieur de Luscan nous fit visiter ce haut lieu de la Résistance en nous donnant toutes les explications nécessaires. C'était, il me semble, à l'été 1955, j'avais 8 ans, ma soeur 5 ans et demi  et notre frère n'était pas né.

 

Je me souviendrai toujours de cette découverte extraordinaire.

J'oubliais : tout au fond sur la gauche, il y avait un trou dans le plafond de la grotte et la lumière du jour y entrait tamisée. Les rayons du soleil de fin d'après-midi rasaient les parois humides de la grotte et c'était féerique comme hors du temps.

 

Célestin Bon servait de traducteur car si tous les hommes savaient lire, ils ne connaissaient pas toutes les subtilités du français et pour écrire, ce n'était pas leur truc.... et puis, comme le fameux sergent patrouillait sans arrêt dans la Débarrade et par le chemin d'Ilheu pour arriver à les prendre, il était un éleveur tranquille, ses moutons paissaient paisiblement et lui, coupait le bois.... Mais les maquisards dormaient dans l'étable plutôt que  dans la grotte froide et humide.

 

Au centre du village se trouvait le bistrot Castex. Jean Castex avait été avant sa retraite, clerc de notaire et sa femme, dotée d'une très forte personnalité et d'un fort caractère était une championne dans le domaine comptable et dans celui de la psychologie des humains qui la côtoyaient.

 

En face du bistrot, l'ancien relais Sécail habitée par un couple de rentiers, les Mondon. Ils avaient pour métayers une famille franco-italienne dont le mari non seulement faisait marcher la ferme mais en même temps travaillait aux fours à chaux Couret à Izaourt.

Luigi  dit Louis, après une errance volontaire entre l'Italie (Toscane), les Etats-Unis et la France s'était fixé dans ce coin des Pyrénées où l'on avait besoin de cultivateurs vu le nombre de morts durant la première guerre mondiale. Il avait rencontré sa femme, une baroussaise et ils avaient une fille. Il élevait des agneaux parmi les siens et ceux des Mondon qu'il tuait pour la Résistance mais il ne portait pas, la nuit, toute la viande qui pourrirait sûrement, il faisait de nombreux voyages en alternance avec mon père. J'ai déjà raconté que pour donner le change sur l'amitié entre les deux hommes, Louis s'arrêtait chez ma grand-mère qui lui donnait une bonne assiettée de soupe. Il était facile de se mettre d'accord sans que personne ne s'aperçoive de rien.

Je raconterai une autre fois l'histoire des soupes  ....

Raymond et Mariette Castillon habitaient à la sortie du village - avant la lande - et l'endroit était assez désert, il n'y avait que deux maisons un peu plus loin le long de la voie ferrée, une  à la halte de chemin de fer habitée par deux soeurs couturières, et la petite maison voisine était habitée par une dame, Madame Pradère, qui nous donnait toujours des bonbons quand on passait et qui était passionnée par la culture des œillets de poète, il y en avait partout sur son terrain. C'était super beau.

Raymond travaillait aussi aux Fours à chaux d'Izaourt.

 

Les coursiers :

 

trois ou quatre jeunes hommes de 15 à 17 ans deux de Bertren et deux de Bagiry, galopaient de massifs en massifs pour porter des messages depuis la gendarmerie de Loures, toute acquise à la Résistance mais qui se mettait en danger car la kommandantur de Saint-Bertrand et la Grenzpolizei de Luchon était très assidues auprès de la bonne société locale ! Ils  profitaient des vertus des eaux de Barbazan, se délectaient  des  soirées au casino de Loures et à celles de celui de Barbazan. Lors de ma rencontre avec les anciens maquisards baroussais, il y en a un qui a dit  rigolard : 

-"Ils devaient  boire de l'eau avec parcimonie mais c'était plutôt le whisky et le champagne qu'ils descendaient puis ensuite ils allaient flamber aux jeux. Les cons !  Il n'y a que de la chance pour la canaille : allez, va, Cou de Cigogne n'a jamais attrapé la colique avec l'eau de Barbazan...."

 

Bon, il l' a attrapée à Luchon mais dans d'autres circonstance alors.... (4)

Les quatre jeunes hommes étaient dans le collimateur de Cou de Cigogne et un jour de juillet 1944, il réussit à en attraper deux ou trois qui réussirent à s'échapper. Il fit régner la terreur sur Bertren et un jour, je vous raconterai à quel point cet homme malgré sa cruauté et sa dangerosité, avait les nerfs fragiles parce que fuir devant des vieilles femmes en colère, qui parlaient en gascon, langage que le traducteur ne savait pas traduire, il faut le faire....

3- 1942-1944 : comment éviter de se faire prendre  lorsque l'on va ravitailler les maquis...3- 1942-1944 : comment éviter de se faire prendre  lorsque l'on va ravitailler les maquis...3- 1942-1944 : comment éviter de se faire prendre  lorsque l'on va ravitailler les maquis...

Clic sur la première photo.

Photo 1 :  vue aérienne actuelle de Bertren . Ligne rouge , le trajet que mon père faisait: sa maison, il part par le chemin de Campénard, toque aux volets de la maison Tomps puis repart vers le bistrot. Ligne blanche, le trajet plus court mais qu'il ne pouvait faire parce que les collabos habitaient tout au long.

Photo 2 : Bertren en 1954, on peut si on veut reporter le trajet  ci-dessus mentionné.

Photo 3 : ligne blanche dans la montagne, trajet  plus long.... Ligne bleue, trajet de retour à partir du carrefour de la Baderque.

Sur les trois photos ci-dessus,  j'ai souligné d'un trait rouge le trajet que mon père prenait les nuits où il était "de service" après 10 heures du soir et le couvre-feu tombé, après le passage de la patrouille sur la route nationale. Il partait donc de sa maison  qui se trouvait en face de la mairie actuelle  par le verger, rejoignait le chemin de Campénard, débouchait au Sacré-Coeur, tapait au volet de la maison de son meilleur ami et petit cousin, Mr Tomps, c'était le signal. 

On se souvient que ce monsieur dont j'ai raconté un pan de son histoire dans  l'article "Le coup de Belges",  souffrant d'insomnie, montait et redescendait la rue du Vignaou par intermittence certaines nuits.

En fait, il commençait son manège dès que mon père avait toqué au volet. En montant et en redescendant, il surveillait le centre du village où se trouvaient les collaborateurs.  Mon père avait imaginé ces détours et ceux de la montagne car le plus dangereux de ces gens habitait la métairie de la famille Bougues juste au bout de la rue de l'église avant l'intersection avec le chemin de la Débarrade. L'homme surveillait toutes les nuits.

 

Cou de Cigogne n'allait  - officiellement - jamais le voir, mais il faisait son rapport à ceux qui le recevaient.  Avec ce trajet inconnu, il ne voyait jamais personne passer et s'emportait contre "les Rouges" qui narguaient la grande nation allemande et son troisième Reich !

 

Entrée dans le  bistrot en prenant toutes les précautions, la place actuelle du Bout du Vignaou ou Quatre-Chemins n'existant pas : en fait c'était le verger du relais entouré de deux hauts murs mais on pouvait sauter celui de la rue du Vignaou  pour se cacher en cas de danger derrière le poulailler, les lapinières ou la cochonnière.

Louis  n'avait que la rue à traverser mais il lui fallait prendre toutes les précautions possibles car une fois le couvre-feu tombé et la patrouille passée, des ombres surveillaient, cachées dans les recoins de l'église et des maisons. La présence lourde et ahanante de Mr Tomps ramenait le calme car tout le monde croyait à ses insomnies...

Mais à cause de cela, l'abominable collabo de la rue de l'église  pestait du plus fort qu'il pouvait, n'essayant même pas de cacher la haine qu'il éprouvait pour le brave homme qui, par sa présence nocturne aux Quatre-Chemins, l'empêchait de bien surveiller. Mais ce qu'il pensait et faisait était connu de tous... Alors ! 

 

Autant Louis que mon père prenait les sacs sur le dos et sur la poitrine, autour de la taille, filait dans l'arrière-cour du bistrot (située derrière la dépendance  jouxtant l'église) domaine des poules, des lapins et du cochon, sortait par un trou caché par  les antiques hortensias de l'ancien cimetière, empruntait une petite corniche courant le long du chevet de l'église et se retrouvait dans la ferme de Mr Tomps - qu'il avait hérité d'un cousin - en fait dans le jardin ;

Il entrait dans la cour de la maison puis se dirigeait vers le verger, planté de pruniers, longeait le ruisseau qui coulait tout le long de la clôture avec l'arrière-cour de la maison Cap, remontait le long des murs des jardins du castet puis empruntait la servitude qui existait dans ce verger au profit de la propriétaire du castet Madame Françoise Castéran. Elle laissait son portillon de la rue du Bediaou ouvert. En regardant bien si personne de la métairie Bougues ne se dissimulait - mais la vue était large et bien dégagée, il ne pouvait se  tromper - il se faufilait rapidement entre les deux bordes puis prenait le sentier qui traverse la forêt à mi-hauteur du massif de Passade. Il débouchait dans la Débarrade  après le croisement  avec le chemin de la Baderque. Ni vu ni connu.

 Louis reprenait ce trajet en redescendant mais mon père prenait la Baderque, sautait dans le grand verger de son cousin Bertrand Vignolle et hop en trois enjambées, il se retrouvait chez lui, ni la maison neuve, ni la mairie anciennement école n'existaient (voir photo de 1954). Ni vu ni connu. Mr Tomps attendait que tant mon père que Louis soit rentré chacun chez lui pour redescendre se coucher. Il devait être 2 heures du matin à chaque fois.

Je vous raconterai plus tard pourquoi ils n'ont jamais été dénoncés ce qui faisait enrager Cou de  Cigogne mais sachez qu'une fois que les collabos enfuis avec les chefs nazis avant le 15 août 1944, sont revenus grâce au décret de de Gaulle en 1946, le brave homme et sa famille subirent un véritable enfer. La vengeance commençait. Il fut accusé de collaboration - tiens donc - et surtout d'être trop curieux.

 

Et oui, la nuit où les Belges ont disparu, il surveillait pour le compte des ravitailleurs et sans doute qu'il avait entendu ce qu'il s'était passé dans cette maison .... Mais il ne pouvait rien dire, parler c'était mettre en danger le maquis,  les passeurs et les ravitailleurs. Alors il s'est tu et a vécu le pire. Il fut le premier d'une longue liste qui n'est pas terminée....

A suivre

Jackie Mansas 

31 juillet 2019

3- 1942-1944 : comment éviter de se faire prendre  lorsque l'on va ravitailler les maquis...3- 1942-1944 : comment éviter de se faire prendre  lorsque l'on va ravitailler les maquis...
3- 1942-1944 : comment éviter de se faire prendre  lorsque l'on va ravitailler les maquis...3- 1942-1944 : comment éviter de se faire prendre  lorsque l'on va ravitailler les maquis...

On a une vision plus large et claire de la situation en  se référant à la carte d'état-major de 1866. Bien qu'il n'y avait pas autant de maisons dans le village mais vous pourrez voir tous les sentiers.

Photo 1 : vue générale,  délimitation de l'ensemble fortifié jusqu'au 20ème siècle.

Photo 2 : en rouge le trajet que faisaient Louis et mon père pour échapper à l'abominable de la métairie Bougues.

Photo 3 :  en jaune les sentiers qui existent à mi hauteur du Mailh de Passade (ligne verte pour la délimitation avec le mailh du Picon). Bleu la Goutille et le sommet du mailh.

Photo 4 : en bleu, les anciennes routes carrossables qui sont devenues des sentiers mal entretenus ou bien coupés bêtement par des pistes, ou bien recouverts de ronces qui relient Bertren à Ilheu et Anla.  En jaune, le sentier qui reliait le village aux prés d'Escalamas entre le Castéra et le Mombourg et à Luscan.

En rouge, le trajet pris par les résistants en cas de danger, ils les menaient à la grotte invisible. Dethlefs aurait pu chercher avec ses hommes, ils n'auraient pas pu la trouver. Il leur aurait fallu des drones....

 

NOTES

 

http://maquis-nistos-esparros.chez-alice.fr/necrologie.php

http://www.le65.com/maquis-nistos-esparros/histoire.php

2 - http://www.ajpn.org/departement-Ariege-9.html

3 -http://www.ajpn.org/commune-Izaourt-65230.html 

4 - voir article sur le mariage de mes parents

*  je pense avoir trouvé cette photo sur le site de Loucrup65. A moins que ce soit sur le site ajpn. Désolée pour avoir oublié.

   

 

PETIT RAPPEL HISTORIQUE

Le 14 juin 1940, les troupes allemandes défilent à Paris, sur les Champs-Élysées.
Le 20 ils sont à Brest, le 22 à La Rochelle, à Lyon...
Le 22 juin 1940, la France écrasée signe l'Armistice.

Les Allemands mettent en place toute une série de mesures pour limiter sur le territoire la circulation des personnes et des marchandises et le trafic postal entre deux grandes zones délimitées par la ligne de démarcation qui sépare la zone libre où s’exerce l’autorité du gouvernement de Vichy, de la zone occupée par les Allemands. La ligne de démarcation traverse treize départements sur 1 200 km : Ain, Allier, Charente, Cher, Dordogne, Gironde, Indre-et-Loire, Jura, Landes, Loir-et-Cher, Pyrénées-Atlantiques, Saône-et-Loire, Vienne.

Nombreux sont ceux qui souhaitent franchir la frontière des Pyrénées tout en évitant les prisons espagnoles et le refoulement en France. Aidés par des résistants locaux, des réseaux anglais, belges, polonais se mettent en place pour permettre l'évasion de leurs ressortissants. De même, les premiers Français libres tentent de passer à travers les Pyrénées ariégeoises.

La Demarkationsline disparaîtra le 11 novembre 1942, après l’occupation totale de la France. (2)

Ayant appris que des personnes indélicates se servent en les transformant, de mes articles à des fins personnelles, je me vois obligée de les faire protéger juridiquement.

RAPPEL :

https://www.adagp.fr/fr/droit-auteur/les-textes

LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

Deux lois ont posé les grands principes du droit d’auteur :

- la loi n° 57-298 du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique ;
- la loi n° 85-660 du 3 juillet 1985 relative aux droits d'auteur et aux droits des artistes-interprètes, des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes et des entreprises de communication audiovisuelle.

Les dispositions de ces deux lois ont été intégrées au code de la propriété intellectuelle (« codifiées ») par la loi n° 92-597 du 1er juillet 1992.

C’est aujourd’hui le code de la propriété intellectuelle, complété notamment par la loi « DADVSI »du 1er août 2006 et les lois « HADOPI » de 2009, qui constitue le texte de référence en matière de droit d’auteur.

>> Consulter le code de la propriété intellectuelle sur Légifrance.

 

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