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Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Actualités d'hier et d'aujourd'hui sur les Pyrénées Centrales, au travers de l'histoire d'une famille, celle d'un "pays", celui des Pyrénées. Le passé est omniprésent avec celui d'un petit peuple : la Barousse...


1944 : Cou de Cigogne sévit.... 3

Publié par Jackie Mansas sur 18 Février 2018, 23:06pm

Catégories : #Culture et société pyénéennes

1944 : Cou de Cigogne sévit.... 3

 

 

A partir du 11 novembre 1942, les français s'organisent et commencent à surveiller puis à harceler la Grenzpolizei de Luchon, la douane allemande commandée depuis cette date par le capitaine Schultz et les différentes Kommandanturs.

 

 

La Gestapo, pur produit de la doctrine nazie, était la police secrète d'Etat, police politique du Troisième Reich. Elle a été fondée en Prusse par Hermann Göring et s'est étendue à tous les territoires occupés sous l'impulsion de Heinrich Himmler pour lutter contre tous les opposants au Reich (réels ou supposés), contre les adversaires du régime nazi, contre les Résistants dans les pays occupés, contre les juifs d'Europe....

 

En fait, elle est le pilier de l'extermination des Juifs sous la direction de Adolf Eichmann.

 

Elle a sévi jusqu'au mois d'août 1944 dans les pays occupés et le tribunal de Nuremberg la décréta organisation criminelle et terroriste. 

 

Elle était subdivisée en 8 bureaux - Amt A, B, C, D, E, F, P et Referat N (centralisation des renseignements).

Chaque bureau était à son tour subdivisé en 4 sous-bureaux et ceux qui nous intéressent à nous, les descendants des Pyrénéens de ces temps sont : l' Amt F au sein duquel officiait :

1 - La police des frontières (Grenzpolizei) ;

2 - Les services passeports ;

3 - Les services cartes d'identité ;

4 - La police des étrangers.

 

Et l'Amt P, relations avec les polices étrangères...

 

Le régime de Vichy par une loi du 27 octobre 1940, institue "une carte d'identité de Français". Tous les français d'au moins seize ans doivent obligatoirement posséder ce document et le présenter à chaque demande des autorités. A partir de 1943, il commence à être délivré dans 12 départements dont les Hautes-Pyrénées.

Mais en fait, la carte d'identité qui prétend montrer une certaine unité nationale n'est qu'une base nécessaire aux polices d'occupation pour surveiller et contrôler les populations. 

  •  

 

Pour connaître comment étaient ces documents, voici les photos des cartes d'identité de mes grands-mères :

 

- de française pour Félicie délivrée en janvier 1944 et valable jusqu'en 1953. 

- de résidente étrangère - travailleur forestier - pour Catherine délivrée en juin 1940 valable jusqu'en 1942 et bien évidemment renouvelée  ainsi que sa carte de travail datant de 1949 simplement pour connaître ce que c'était.

 

1944 : Cou de Cigogne sévit.... 3
1944 : Cou de Cigogne sévit.... 3
1944 : Cou de Cigogne sévit.... 3
1944 : Cou de Cigogne sévit.... 3

De 1940 à 1944, combien de faussaires ont sévi ? Des centaines bien sûr dont beaucoup ont connu le voyage vers les camps de concentration....et combien n'en sont pas revenus ?

Mais combien de  ceux qui ont bénéficié de faux papiers ont été sauvés ! 

1) - Les Kommandanturs

 

Pour qu'elles soient opérationnelles en un temps record et pour qu'elles puissent imposer la peur aux populations, il fallait qu'elles soient situées dans un bel immeuble - maisons de maitres, châteaux du 19ème siècle, hôtels prestigieux, belles villas - et bien situées, bref, elles devaient voir et être vues.

Mais il fallait également qu'elles aient un atout stratégique pour contrer les maquis en cas d'attaque et surveiller les passages vers l'Espagne.

 

De ce fait, comme les réquisitions d'immeubles avaient commencé bien avant que la zone libre ne soit envahie, dans notre région, par l'armée allemande qui devait épauler la Grenzpolizei dans sa lutte contre les Juifs et les opposants au régime nazi, Luchon et Saint-Bertrand furent choisis pour installer deux forts contingents d'à-peu près 50 hommes chacune avec un armement assez conséquent.

Mais vu que la zone de montagne était assez étendue, deux plus petites unités furent installées à Cierp et à Saint-Béat.

 

- à Luchon, l'Hôtel de Paris face aux Quinconces fut choisi car il se trouvait à un endroit stratégique militairement à la sortie de Luchon et à une centaine de mètres du carrefour vers Superbagnères et Saint-Mamet. 

- L'immeuble est grand, fort bien agencé et s'ouvre à l'arrière sur un jardin et une terrasse. Le sous-sol où se trouvent les caves peut recevoir pas mal de prisonniers lorsque celles de la Villa Raphaël sont remplies....

 

Photo de cet établissement dans la galerie

Et une deuxième se trouvait sur les Allées d'Etigny à l'Hôtel d'Angleterre proche du vieux village de Luchon et donc de la route du Peyresourde et de la montagne où se trouve la centrale électrique.

C'est de cette résidence aujourd'hui divisée en plusieurs appartements que le cuisinier a fait évader des prisonniers (récit dans l'article du mariage de mes parents le 21 avril 1945).

Deux autres surveillaient les vallées de la Pique et de la Garonne, une à Cierp et une à Saint-Béat. Mais de moindre importance au niveau du personnel militaire.

 

- à Saint-Bertrand de Comminges et à Loures.

L'ancien évêché est une des plus belles bâtisses de la cité et la vue porte loin sur la plaine de la Garonne et le bassin de Loures-Barbazan. Tout était verrouillé et pourtant les réseaux de passeurs ont fonctionné à leur nez et à leur barbe. Pour que Dethlefs ait pu faire une descente à l'Hôtel des Pyrénées en avril ou mai 1944, il n'avait pu qu'être informé...

- à Loures, l'annexe de l'ancien Hôtel de France fut occupée dès janvier 1944 par quelques soldats allemands pour contrôler le village. Cette villa est fort belle  mais ce qui les intéressait également, c'était de pouvoir surveiller l'hôtel où les enfants du Secours National étaient pris en charge depuis 1942.

 

Restes de l'évêché de St-Bertrand de Comminges ;  St-Bertrand : porte Cabirole vue intérieur/extérieur : l'ancien évêché ; loures : l'Hôtel de France et son annexe : flèche brune, l'annexe où se tenait un poste allemand à partir de 1944 et flèche verte, l'hôtel où depuis 1940, le Secours National était établi comme à l'Hôtel Terminus et "chez Dolorès" attenant.
Restes de l'évêché de St-Bertrand de Comminges ;  St-Bertrand : porte Cabirole vue intérieur/extérieur : l'ancien évêché ; loures : l'Hôtel de France et son annexe : flèche brune, l'annexe où se tenait un poste allemand à partir de 1944 et flèche verte, l'hôtel où depuis 1940, le Secours National était établi comme à l'Hôtel Terminus et "chez Dolorès" attenant.
Restes de l'évêché de St-Bertrand de Comminges ;  St-Bertrand : porte Cabirole vue intérieur/extérieur : l'ancien évêché ; loures : l'Hôtel de France et son annexe : flèche brune, l'annexe où se tenait un poste allemand à partir de 1944 et flèche verte, l'hôtel où depuis 1940, le Secours National était établi comme à l'Hôtel Terminus et "chez Dolorès" attenant.
Restes de l'évêché de St-Bertrand de Comminges ;  St-Bertrand : porte Cabirole vue intérieur/extérieur : l'ancien évêché ; loures : l'Hôtel de France et son annexe : flèche brune, l'annexe où se tenait un poste allemand à partir de 1944 et flèche verte, l'hôtel où depuis 1940, le Secours National était établi comme à l'Hôtel Terminus et "chez Dolorès" attenant.

Restes de l'évêché de St-Bertrand de Comminges ; St-Bertrand : porte Cabirole vue intérieur/extérieur : l'ancien évêché ; loures : l'Hôtel de France et son annexe : flèche brune, l'annexe où se tenait un poste allemand à partir de 1944 et flèche verte, l'hôtel où depuis 1940, le Secours National était établi comme à l'Hôtel Terminus et "chez Dolorès" attenant.

 

2) - La Grenzpolizei occupe la "Villa Raphaël"

 

La villa Raphaël élégante et bourgeoise retint très vite l'attention des hauts responsables de la Gestapo car loin de l'agglomération, près du pont de Montauban de Luchon qu'il fallait contrôler à tout prix, à la décoration bourgeoise luxueuse et .... aux caves facilement aménageables en cellules et salle de tortures.

 

Le SS- Karl-Heinz Müller premier chef de la Grenzpolizei s'y installa avec ses hommes. En mars 1943, il est muté à Toulouse au service anti-juif. Jusqu'en mars 1944, plusieurs chefs se succédèrent mais ils ne laissèrent aucun souvenir bon ou mauvais à personne. 

 

Seul le sergent Karl Dethlefs se faisait remarquer par son zèle de pur nazi. Il fit régner très vite une véritable terreur dans toute la région à savoir, le territoire qui correspond à-peu-près, à celui de la 8ème circonscription de la Haute-Garonne, dit du Comminges, plus l'ancien canton de la Barousse.

 

Il était toujours accompagné de son bras droit Karl Butner (1) et de l'interprète qui travaillait aussi pour les douaniers.

 

La luxueuse demeure où les SS habitaient, la proximité brillante du casino, du Cours des Quinconces où l'on  devait se montrer les soirs d'été, les Thermes puis les majestueuses allées d'Etigny, les beaux hôtels et les magasins en grand nombre offraient un certain art de vivre que l'occupant appréciait plus que tout. Il faut dire que beaucoup de membres de la gestapo étaient issus de milieux modestes en Allemagne et la fréquentation de la "bonne société" en France leur permettait de goûter aux plaisirs que les riches prisaient par-dessus tout. 

 

Aussi Dethlefs se sentait-il pousser des ailes : il régnait en seigneur de guerre et y prenait goût.

 

1944 : Cou de Cigogne sévit.... 3

3) - La Douane allemande occupe les "Chalets Spont"

 

La même équipe sévira de 42 à août 44 et travailla conjointement avec la douane française qui semblait assez coopérative mais qui en fait, aidait les passeurs.

Les interprètes tout comme les douaniers allemands logeaient dans le chalet réservé, avant la guerre, aux propriétaires et avaient établi les bureaux dans celui qui donnait sur les Allées. Eux aussi profitaient à fond de la belle vie luchonnaise... 

 

Tous purent compter sur l'aide totale et inconditionnelle de la Milice dès 1943.

 

1944 : Cou de Cigogne sévit.... 3
1944 : Cou de Cigogne sévit.... 3

La situation  géographique de 1942 à 1944

1944 : Cou de Cigogne sévit.... 3

Capture d'écran de Luchon 1950 IGN (même paysage qu'en 1944)

 

lignes violettes : routes principales RN 125 puis col de Peyresourde, puis départementale menant à Saint-Mamet et col du Portillon.

lignes jaunes : rues de Luchon

Ligne vert clair : allées d'Etigny

Gros points rouges : Villa Raphaël le long de la Pique, Kommandantur face aux Thermes (tâche blanche), douane allemande Chalets Spont sur les allées d'Etigny. On remarque que les trois sièges des occupants sont très proches les uns des autres et faciles à rejoindre à la moindre alerte. En fait, situés tous à l'extrémité sud de Luchon, ils bloquent l'accès vers l'Espagne et l'accès vers la gare contraignant la Résistance à ne pas entreprendre des actions dans la ville. La proximité de la villa Raphaël du pont de Montauban de Luchon en fait un point stratégique...

Petits points rouges : les maquis

Trace gris clair : la gare facilement rejointe par le  boulevard de Gorsse où se trouve la Villa Raphaël et aussi par l'Hôtel de Paris : lorsque les nazis voulaient expédier rapidement les prisonniers en Allemagne, le trajet vers la gare était rapide et sûr.

 

La kommandantur depuis l'Hôtel de Paris contrôlait la route de Superbagnères, celle vers Saint-Mamet et vers l'Espagne via le Portillon.

 

En face d'eux, les maquis

 

- de Luchon Superbagnères le plus important qui contrôlait la frontière

- de Barousse et Comminges côté Garonne, de Barousse et Neste côté vallées d'Aure et de Louron

- de Saint-Bertrand de Comminges et Basse-Neste

- des Frontignes et Sauveterre de Comminges

- de Saint-Béat

 

 

Mais aussi :

 

L'Administration dite de Vichy dont la majorité du personnel avait choisi la Résistance et qui œuvrait dans le secret le plus absolu - on n'a répertorié aucune arrestation dans les services administratifs. 

 

- la Poste, les Perceptions, les mairies, les écoles, les Gendarmeries, les Eaux et Forêts

- les hospices, les commerces, les entreprises

- la majorité de la population paysanne, acquise à la Résistance

 

 

Où se trouvaient alors les collaborateurs ?

 

Il nous faut distinguer  7  types de "collaborations" :

 

- le marché noir 

- les délateurs zélés acquis aux idéaux nazis

- les opportunistes dans la population

- les traîtres à double face à l'intérieur des réseaux

- la collaboration dite horizontale 

- et enfin la collaboration de la peur : indécision ou lâcheté ? 

 

Mais tous n'avaient qu'un but : s'enrichir.

 

 

En 1944 

 

Pour pouvoir contrôler une région en vue de prendre le pouvoir ou bien de le garder si on l'a déjà à l'origine, il faut être et rester maître des routes, chemin de fer, rivières et fleuves et bien sûr de la voie des airs...

Durant l'Occupation, les allemands étaient maîtres des routes, rivières et chemins de fer, la Résistance des montagnes avec leurs toiles d'araignée de sentiers et de caches invisibles.

 

A première vue, on pourrait penser que les maquis n'avaient aucune chance de gagner.

Seuls, d'accord, il faut le reconnaître mais il y avait l'armée française reformée à l'extérieur dans les "colonies", il y avait celles des Alliés.

Les uns sans les autres ne pouvaient gagner. Aussi, dans  notre souvenir, ne les dissocions pas.

Repartons dans le passé pour nous imprégner de cette époque où deux forces inégales au niveau de l'armement uniquement, se trouvaient en présence.

 

Les allemands avaient le contrôle :

 

- des voies de communication

 

Deux routes importantes au départ de la plaine de Saint-Bertrand de Comminges/Barbazan :

- par Loures-Barousse - nationale 125 - et par Barbazan - départementale 33  - qui se rejoignent au niveau du goulet Luscan/Bertren par le pont de Luscan.

 

- une route secondaire qui part du goulet de Sarp et de celui d'Izaourt vers Mauléon-Barousse

- une route secondaire qui part de Barbazan vers Sauveterre-de Comminges 

 

On arrive dans la plaine de St-Bertrand de Comminges

- par la RN 125 depuis Montréjeau/ Gourdan-Polignan/ Seilhan/Labroquère/Loures-Barousse

- ou bien par Labroquère/Valcabrère/ St-Bertrand

- de St-Bertrand on part vers la Barousse par Sarp

 

La départementale 33 venant de St-Gaudens/Valentine/Labarthe de Rivière/Cier de Rivière/Barbazan rejoint St-Béat par Luscan/Galié/Ore/Fronsac/Chaum 

La nationale 125 rejoint l'Hospice de France par Bertren/Bagiry/Siradan/Saléchan/Esténos/Cierp/Gaud/Lège/Cier de Luchon/Salles et Pratviel/Antignac/Moustajon/Luchon

 

De ce fait et malgré les aléas du terrain, montagneux, souvent à pic au dessus des rivières, mal entretenu et défoncé par endroits, les SS de la Grenzpolizei tout comme les militaires des kommandanturs avaient donc un réseau important de voies de communication à leur disposition pour surveiller attentivement les villages et les montagnes, ces dernières étant cultivées à cette époque jusqu'à une certaine altitude.

 

- De la voie de chemin de fer et des ponts.

 

Mais ils ne pouvaient en aucun cas contrôler les massifs et l'espace aérien car il n'y avait pas d'aéroport à moins des 120 kilomètres toulousains.

 

Quelques photos  des massifs montagneux :

 

 

La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.
La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.
La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.
La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.
La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.
La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.
La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.
La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.
La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.
La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.
La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.
La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.

La dernière photo est Sauveterre de Comminges dans les années 60.

 

Toutefois, ils ne pénétraient que rarement dans les massifs aux sentiers inextricables et où le danger était omniprésent. Il en était de même sur les montagnes de la barre pyrénéenne et dans les massifs de Superbagnères, ils ne s'y risquaient qu'en groupe de plus de 30 à 50 douaniers et militaires mais uniquement s'ils étaient renseignés. Malgré qu'ils étaient aguerris aux milieux montagnards, ils ne voulaient aucunement tenter le Diable et partir au "petit bonheur la chance"... Le hasard, n'était pas pour eux une tactique privilégiée de recherches des "criminels", en l'occurrence les réfugiés Juifs et réfractaires au STO, les militaires anglais ou américains, voulant fuir en Espagne, dans ces massifs sauvages et sombres occupés par des centaines de résistants ... Ils préféraient la bonne vieille méthode contre espèces sonnantes et trébuchantes, de la délation. Comme cela, sans se fatiguer outre mesure, ils savaient où aller !

 

Le massif pyrénéen très pentu au fur et à mesure que l'on monte en altitude, où les barres rocheuses succèdent aux éboulis et aux clairières herbeuses traîtres par endroits, représentait "l'enfer" pour ces hommes rompus aux activités militaires TT (tous terrains), surtout que les maquisards étaient eux, de vrais montagnards : ils avaient apprivoisé la montagne dès leurs premiers pas et les trouver au cours de patrouilles était pratiquement impossible. Tandis que si on savait où ils se terraient....on ne risquait rien. 

De plus, de temps à autre, des portions de sentiers disparaissaient.. ou bien changeaient de tracé, etc. etc...

 

Bien sûr, les résistants vivaient dans la peur au milieu de ces forêts et pâturages d'altitude dont ils connaissaient le moindre recoin, mais leurs plus grands ennemis après les SS et militaires bien sûr, n'étaient pas les orages, les avalanches, la neige, le froid, la canicule - ils y étaient habitués - mais c'était tout simplement disaient-ils  : les "collabos délateurs et lâches" ...

 

Les allemands savaient très bien que des avions larguaient des munitions et... des cigarettes à la Résistance - au tout début des maquis, les paquets étaient volés avant qu'ils n'arrivent car il est très difficile de piloter un avion au-dessus des montagnes - trous d'air, rochers, difficultés de se repérer en pleine nuit et les accidents étaient  nombreux.

 

Les largages n'étaient pas non plus fait au bon endroit malgré les tout petits feux de bois (pour ne pas être remarqués depuis les villages et les routes) marquant la clairière, à cause des vents, des tourbillons d'air, bref, les pilotes étaient courageux. Et bien souvent, les avions se crashaient, les aviateurs - blessés ou non - étaient récupérés par le maquis, cachés, soignés et amenés en Espagne illico presto ! Souvent, ils étaient dénoncés...

Parfois la cargaison finissait au fond d'un ravin et les résistants récupéraient ce qu'ils pouvaient.... bref, nos "clochards" des maquis comme André Malraux les nomme dans son magnifique discours, étaient faits de fer et d'airain et ont toujours montré un courage sans pareil....

 

A suivre

 

Jackie Mansas

18 février 2018

 

Personne n'avait su me dire où se trouvait le siège de la Kommandantur à Luchon, sans doute que les populations qui avaient connu cette période noire voulaient oublier et ne pas jeter de mauvaises pensées sur les propriétaires de l'hôtel. Mais ils ne sont aucunement responsables : ON LES AVAIT REQUISITIONNES et je suis certaine qu'ils s'en seraient bien passés !

 

Que voulez-vous qu'ils aient pu faire, ces pauvres gens ? Courber la tête et obéir sinon, la gare n'était pas loin pour partir vers l'Allemagne à moins, qu'ils n'aient été tués avant...

Je discutais avec le fils d'un résistant au mois de janvier dernier et soudain il me dit " mais moi, je sais où elle était !"

" Comment tu le sais ? "

"Et bien j'ai rencontré le fils de la dame qui a été obligée de céder son hôtel qui m'a raconté l'histoire"...

J'étais super contente de l'apprendre car l'implantation explique les techniques des allemands pour terroriser les populations et mettre la Résistance en défaut : comment vouliez-vous qu'elle engage des actions ?

Luchon aurait vécu l'enfer....

 

 

NOTES

 

 http://journals.openedition.org/criminocorpus/3649

1 - voir l'article Année 1944 : face à face la Grenzpolizei et la Résistance pour leur description.

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