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Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Actualités d'hier et d'aujourd'hui sur les Pyrénées Centrales, au travers de l'histoire d'une famille, celle d'un "pays", celui des Pyrénées. Le passé est omniprésent avec celui d'un petit peuple : la Barousse...


Barousse : les conséquences de la Coutume de 1300 voulue par Bernard de Labarthe... 2

Publié par Jackie Mansas sur 5 Septembre 2018, 17:47pm

Catégories : #Culture et société pyénéennes

LE PORTILLON CÔTE FRANCAIS ET ESPAGNOL D'ANTAN.... Cartes 1,2,3
LE PORTILLON CÔTE FRANCAIS ET ESPAGNOL D'ANTAN.... Cartes 1,2,3
LE PORTILLON CÔTE FRANCAIS ET ESPAGNOL D'ANTAN.... Cartes 1,2,3
LE PORTILLON CÔTE FRANCAIS ET ESPAGNOL D'ANTAN.... Cartes 1,2,3

LE PORTILLON CÔTE FRANCAIS ET ESPAGNOL D'ANTAN.... Cartes 1,2,3

Les cartes n'ont rien à voir avec l'article historique mais comme je n'en ai pas trouvé une seule alors pourquoi ne pas se faire un petit plaisir avec ces cartes là du Portillon et de la vie d'autrefois, si simple, si conviviale… La dernière a été prise à Castelvielh.

 Comment Charlemagne organisa son empire fera l'objet d'un article séparé car il est important, pour bien appréhender l'histoire mouvementée des vallées pyrénéennes après le 13ème siècle, de connaître l'action militaire et administrative de cet empereur dans notre région.

 

Mais elle est complexe car les Pyrénées et leur Piémont sont un "pays" à part, éloignés de toute la vie économique du royaume. Economiquement et politiquement, il n'intéresse personne…. Il n'offrira quelque intérêt que lorsque les rois auront besoin du marbre et du bois des résineux afin qu'ils puissent construire leurs navires de guerre et de la marine marchande.

 

En attendant… l'histoire de notre païs est celle d'un peuple qui évolue selon des modes ancestraux de liberté et d'une certaine égalité que Bernard de Labarthe codifiera, ce qui causera des problèmes sociaux parfois et même souvent, très graves jusqu'en… 1848 !

 

 Il est évident que la vassalité d'abord puis la féodalité ne pouvaient en aucun cas s'appliquer véritablement ici tout simplement à  cause de deux raisons principales :

- le relief trop escarpé et parfois impénétrable, hostile, peu rentable couvert de forêts profondes et dans les clairières travaillées, d'une terre épuisée.

- une population peu nombreuse, travailleuse mais profondément belliqueuse qui n'accepta de se plier aux règles qu'à partir de l'an mil et l'arrivée de Bertrand de L'Isle sur le trône du diocèse du Comminges. L'avènement de Sanche, comte d'Aure, allié et ami du roi d'Aragon, son voisin par les ports des montagnes auroises et grand ami de l'évêque fut le salut de ces vallées : à eux deux, ils réussirent des miracles !

 

L'Eglise prend la souveraineté spirituelle qui primait sur la temporelle sur la gouvernance des comtés et autres vicomtés, baronnies… parce que c'est dans la doctrine de la religion chrétienne de venir en aide à son prochain et ... de cela on peut en être certains, nos ancêtres avaient un urgent besoin de se "civiliser"....

 

L'Eglise éduque le peuple ignorant au travers de fresques, tableaux, sculptures qui racontent Jésus, ses apôtres et son enseignement.

La doctrine, au travers d'une certaine morale, impose des limites et ramène un peuple ensauvagé vers la civilisation voulue par les élites des royaumes. Il fallait à tout prix retrouver une économie prospère mais pour cela, la population devait recouvrer une bonne santé, la rendant capable de travailler dur et ainsi de se développer en nombre car plus de bras égale plus de richesse ...

 

 

Les femmes doivent pouvoir porter des enfants jusqu'au bout et non accumuler les fausses-couches dues à leur mauvais état de santé : conditions de vie précaires et nourriture rare, peu protéinée, peu nourrissante….

Un seul mot d''ordre dans les salons feutrés : plus il y aura de serfs capables de travailler et plus l'élite, à savoir l'aristocratie et l'Eglise, s'enrichira. 

 

Donc, il faut tout réorganiser, défricher, assainir, construire des routes, des villages autour d'une église, instruire (uniquement les hommes), retrouver le savoir-faire des artisans d'antan et cultiver des terres nouvelles car les anciennes ne produisaient plus guère. Les cheptels pour obtenir de la fumure devaient augmenter et pour que les vaches et brebis puissent enfanter, elles devaient être mieux nourries. C'est l'éternel problème : une femelle, dans toutes les espèces y compris la notre, doit être performante pour… perpétuer l'espèce mais tout le mérite en revient au mâle, bien sûr...

 

La tâche des deux hommes fut immense mais ils réussirent grâce, il faut le reconnaître, aux avantages de l'organisation féodale primitive qui ne dégénéra que quelques siècles plus tard à cause de la cupidité de nobles sans scrupules.

 

N'oublions pas que la situation dans le monde rural était à quelque chose près, la même partout. Ce fut donc l'Eglise qui prit les choses en main car sa préoccupation première était de sauver les âmes et la seconde (ou bien vice versa) de s'enrichir car c'était le système en vigueur à l'époque qui voulait cela.

Donc, donc, cela passait par l'éducation du peuple mais quelque part aussi de celle de la noblesse (de haut en bas, les princes n'étaient pas un modèle en la question) et pour y arriver, il fallait impérativement modeler LA FAMILLE, la rendre "propre", "en bon état de fabrication" et "dans la capacité de se renouveler"...

 

Donc encore : codifier les unions en sacralisant le mariage entre un homme et une femme pour qu'ils puissent procréer dans de bonnes conditions.

Je rappelle : "plus de bras égale plus de richesse" puisque les hommes et femmes, les enfants appartiennent au seigneur.

 

Avant de revenir plus en détail sur le système féodal dans nos vallées, un  autre jour, deux petites précisions :

- le célibat des prêtres ne fut décidé que lors du premier concile de Latran en 1123 (12ème siècle) afin que leur part d'héritage familial revienne à l'Eglise après leur décès et non à leur famille. Le célibat était donc obligatoire pour qu'elle puisse hériter sans aucune contestation...

- l'Eglise créa et codifia le mariage entre un homme et une femme pour :

* éviter les unions forcées, celles où la fille était trop jeune ce qui entraînait des grossesses dangereuses qui se soldaient à presque 98% par la mort de l'enfant et de la mère

* éviter les unions privées (elles étaient légion) entre les membres des mêmes familles… il fut décidé que les futurs mariés ne pouvaient s'unir que si au moins 5 générations de cousins les séparaient...ce qui permit aux jeunes filles  âgées de plus de 14 ans de tomber enceintes dans de meilleures conditions et de mettre au monde des enfants viables.

* éviter les unions après rapts des jeunes filles parfois pas encore pubères, les divorces par légion, les remariages à répétition après "accidents d'épouses", ou bien "répudiation" sans raison,  ce qui condamnait la femme à l'exclusion surtout si elle était devenue stérile après tant de fausse-couches ou d'accouchements pénibles. Il n'était pas certain que les pères ou les frères s'en chargent alors, le couvent était leur destination obligatoire, ou la rue, ou la prostitution...

* éviter la dispersion des biens et les luttes sanglantes entre prétendants aux héritages.

 

Tout ceci ne fut appliqué que lorsque le pape Lucien III en 1184 (12ème siècle), décréta le mariage comme sacrement au même titre que l'eucharistie, la pénitence et le baptême. Lu au concile de Vérone, son décret entra très vite dans les mœurs...

Le pape Innocent III, toujours au XIIème siècle, autorisa le mariage des sourds et muets qui pouvaient donner leur consentement par signes.

Le mariage chrétien fut institué sur d'autres bases que le mariage romain toujours pratiqué car il fallait à tout prix "renouveler et développer" la population et pour cela, il fallait se préoccuper du sort des futures mamans seules capables de réaliser un tel exploit…. 

Pour une fois que l'on se préoccupait de leur sort…

mais émettons quelques réserves tout de même !

 

Et la population augmenta doucement jusqu'à la fin du Moyen-Age puis explosa.

Au XIIIème siècle, l'Eglise codifia encore plus l'institution du mariage :

"IVe concile du Latran

En 1215, au IVe concile du Latran, tenu sous Innocent III, le mariage est davantage codifié par l'Église qui l’intègre aux sacrements en cours de définition. L'Église catholique poursuit sa réglementation du mariage, en traitant pour la première fois la question pour toute l’Église latine par un Concile Œcuménique :

 

  • publication des bans (pour éviter les mariages clandestins) ;
  • instauration du mariage comme sacrement, donc indissoluble, sauf par la mort ;
  • exigence du consentement libre et public des époux, échangé de vive voix dans un lieu ouvert (contre les rapts). Si le consentement de l'épouse est une novation absolue, cela ne gêne en rien les mariages arrangés.
  • imposition d'un âge minimal des époux (pour éviter le mariage d'enfants, et notamment des très jeunes filles).
  • Actuellement, aux termes du code de droit canonique, le mariage catholique ne peut pas être contracté avant 14 ans pour la femme et 16 ans pour l'homme , et, sans dispense de l'Ordinaire, en dessous de l'âge l'égal du pays.
  • précision des cas de mariages constatés nuls et non avenus par l'Église. Ces mariages déclarés nuls par l'Église ne sont donc pas «annulés»: l'Eglise considère plutôt qu'ils n'ont jamais eu lieu (le sacrement était vicié). Ces cas sont par exemple : manque de liberté d'un des fiancés (mariage contraint ou forcé), de duperie sur la personne, de rapt, de non consommation, de mariage clandestin, etc.

Ce concile fixe des règles très largement reprises ensuite dans le mariage civil et laïc, institué en France en 1792." (1)

…..

"Au XVIème siècle, l'institution du mariage sacramental clôt une longue bataille politique menée par l’Église catholique pour régenter le mariage des princes, d'abord en luttant contre l'inceste, c'est-à-dire en réglementant le degré de cousinage en deçà duquel le mariage est illicite.

Mais certaines coutumes perdurent, comme le maraîchinage en Vendée". (2)

 

L'inceste a toujours été une pratique courante dans les temps les plus obscurs où le peuple était livré à lui-même et était retourné à un certain mode de vie que l'on pourrait qualifier de "sauvage". Il n'y avait plus, chez aucun d'entre eux, de conscience des limites de la sexualité. Celle-ci ne pouvait en aucun cas s'appliquer dans les relations entre membres de la même famille car sans contraception, le pire ne pouvait qu'arriver lorsque procréation, il y avait...

 

L'interdiction de l'Eglise a donc permis de rendre la santé  des enfants nés viables dans des familles dites normales, plus forte, plus résistante et surtout a réussi à faire diminuer considérablement les maladies mentales et physiques.

 

Mais pour arriver à convaincre les familles royales et aristocratiques qui pratiquaient l'inceste sans vergogne pour des raisons uniquement de pouvoir, l'Eglise dut intervenir de plus en  plus durement afin d'éviter si cela pouvait être, les problèmes dynastiques.

 

L'exemple le plus flagrant de ces familles royales où la consanguinité était le lot commun des unions, fut la disparition de la famille de Habsbourg en Espagne avec le règne de  Charles II qui marqua l'arrivée au pouvoir du petit-fils de Louis XIV à la mort de ce souverain très, très particulier ! (3)

 

&&&

 

 

En attendant une étude plus complète de la vassalité puis de la féodalité dans notre "païs" oublié du monde d'en-haut, retournons voir Bernard de Labarthe dans son château de La Barthe ou bien dans celui de Castet Bert à Valcabrère. Proche de l'évêque, il pouvait partager et peaufiner en toute quiétude ses idées, on pourrait presque dire "progressistes" dans la quiétude du lieu.

 

Il pouvait de temps en temps venir à Bramevaque mais c'était uniquement pour visiter les gardes de son ost qui surveillaient la vallée et les rares prisonniers qui se trouvaient, quand il y en avait, dans la tour servant de prison… Mais il n'y habita pas vu que c'était un site militaire tout comme son homologue à Tournac en vallée de Bethmale en Ariège… et qui lui, était le fameux Bramevaque appartenant aux comtes de Comminges puis de Foix, c'est simple comme bonjour...

 

A suivre

 

Jackie Mansas

5 septembre 2018

 

NOTES

 

1 - https://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage_chrétien

2 - https://fr.wikipedia.org/wiki/Maraîchinage

3 - http://www.racontemoilhistoire.com/2017/04/charles-ii-despagne-roi-victime-consanguinite/

Je vous conseille aussi le livre de Jean Teulé  "Charly 9". Le chapitre de la rencontre avec le roi d'Espagne raconté par cet auteur à l'humour corrosif vaut son pesant d'or. Charly 9 est en fait le roi de France Charles IX et sa folie ….

Lire aussi pour comprendre les problèmes liés à la consanguinité  mais sans juger en quoi que ce soit les dynasties royales car l'histoire est ce qu'elle est et de toute façon actuellement, des jolies et pétantes de santé roturières même de couleur différente * y sont entrées alors… : 

sante.lefigaro.fr/actualite/2012/06/19/18441-louis-xiv-marie-therese-dautricheunion-risques

https://consanguinitetpe.wordpress.com/1-la-folie-des-monarques/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_V_(roi_d%27Espagne)

http://geneanjou.blog.lemonde.fr/2013/05/02/la-consanguinite-chez-les-rois-despagne/

 

* enfin les roturiers aussi bien sûr et en tout cas, cela donne de bien beaux bébés… Les petits d'Angleterre sont à croquer et celle qui vaut le pompon est une petite princesse suédoise qui n'a rien trouvé de mieux que de se rouler par terre lors du baptême de sa petite soeur…. Et les deux jeunes princesses espagnoles sont vraiment de très jolies et souriantes jeunes filles, en plus elles ont l'air gentilles…

Dire qu'elles descendent de notre bon roi Henri le Béarnais…. Mais lui il était rieur tandis que son fils était triste comme un bonnet de nuit et son petit-fils aussi vaniteux qu'un paon (enfin l'expression car le paon n'y peut rien lui s'il fait la roue, c'est pour séduire la femelle)….
 

Ayant appris que des personnes indélicates se servent en les transformant, de mes articles à des fins personnelles, je me vois obligée de les faire protéger juridiquement.

RAPPEL :

https://www.adagp.fr/fr/droit-auteur/les-textes

LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

Deux lois ont posé les grands principes du droit d’auteur :

- la loi n° 57-298 du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique ;
- la loi n° 85-660 du 3 juillet 1985 relative aux droits d'auteur et aux droits des artistes-interprètes, des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes et des entreprises de communication audiovisuelle.

Les dispositions de ces deux lois ont été intégrées au code de la propriété intellectuelle (« codifiées ») par la loi n° 92-597 du 1er juillet 1992.

C’est aujourd’hui le code de la propriété intellectuelle, complété notamment par la loi « DADVSI »du 1er août 2006 et les lois « HADOPI » de 2009, qui constitue le texte de référence en matière de droit d’auteur.

>> Consulter le code de la propriété intellectuelle sur Légifrance.

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