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Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Les caps bourrut des Pyrénées : rencontre avec les Baroussais d'autrefois

Actualités d'hier et d'aujourd'hui sur les Pyrénées Centrales, au travers de l'histoire d'une famille, celle d'un "pays", celui des Pyrénées. Le passé est omniprésent avec celui d'un petit peuple : la Barousse...


Barousse : l'aménagement de la vallée avant la Révolution... 3

Publié par Jackie Mansas sur 21 Février 2018, 18:11pm

Catégories : #Culture et société pyénéennes

Barousse : l'aménagement de la vallée avant la Révolution... 3
Barousse : l'aménagement de la vallée avant la Révolution... 3
Barousse : l'aménagement de la vallée avant la Révolution... 3
Barousse : l'aménagement de la vallée avant la Révolution... 3

 

Eglise de Créchets ; Gaudent : chapelle du Plan d'Ilheu ; vue aérienne de Siradan/Sainte-Marie/Bagiry ; carte postale ancienne de Thèbe.

 

Le XIXème siècle voit un changement radical s'opérer.

 

Thomas Seilhan de Sost, François de Méritens et Domeng Arrieu de Sacoué, Messire de  Siradan, petits seigneurs locaux en 1750 auraient parus très riches en 1832. Toutes les propriétés avaient diminué en un siècle à cause des partages ; pourtant, les cadets ne se mariaient pas et les filles, avec ou sans dot, épousaient un commerçant ou un paysan loin de leur village. Le nombre de parcelles s'était multiplié, soit par le fait de partages, soit parce qu'elles étaient gagnées sur la forêt.

 

 

Pourtant, par rapport aux siècles précédents, certaines étaient abandonnées au vacant ou bien à la forêt. Les exploitations avaient subi une diminution car il fallait nourrir tout le monde et tout le monde voulait un bout de terrain pour vivre. Les herms disparurent et devinrent des prairies une fois aménagées. Tout le terroir était exploité. Les terres abandonnées depuis la Révolution et reboisées, étaient réservées au bois de chauffage. Après 1839, les forêts et les vacants furent partagés entre l'Etat et les communes, chacune d'entre elles en recevant sur son propre territoire.

 

 

En 1830, lors de la confection du premier cadastre d'après les relevés de 1812, eux-mêmes dérivant des terriers de 1750, Créchets comprenait :

 

- 30 ha 83 ares 34 ca de terre en 93 parcelles,

- 15 ha 81 ares 34 ca en 47 parcelles

- 5 ha 97 ares 42 ca de bois, taillis et futaie

- 2 ha 01 ares 70 ca de châtaigneraies en 17 parcelles,

- 3 ha 86 ares 56 ca de pâtures en 27 parcelles

- 28 ha 98 ares 90 ca de landes situées toutes vers Gaudent sur 11 parcelles dans le quartier dit de "Las Costes", soit un total général de 195 parcelles cultivées.

 

Il y eut donc une mutation importante : soit que les paysans avaient abandonné leurs terres improductives, difficiles à exploiter  (on sait qu'il y eut un certain relâchement dans le travail traditionnel en Barousse après 1789), soit que lesdits terrains seigneuriaux étant devenus communaux furent partagés.

 

Les châtaigniers apparaissaient en propriétés particulières donc productives et sujettes à redevance. Ils étaient devenus nécessaires à la nourriture, non seulement des animaux mais aussi des hommes. Nous en trouvons là où les communautés sont pauvres - Aveux, Créchets, Gaudent, Siradan, Bramevaque - où l'on pratique l'élevage des porcs et où l'on mange volontiers la farine de châtaignes sous forme de galette trempée dans du lait, ou bien qui, mélangée à la farine de maïs appelés "eth miqué" (1), était cuite au four et son goût peu agréable rebutait les enfants à qui elle était destinée. (carte n°8). 

 

Les vergers - 29 - et les jardins - 36 - sur toutes ces communes attenaient aux maisons et suffisaient à la consommation familiale. Les feuilles servaient à fumer les jardins ou comme litière des animaux.

 

Carte numéro 8

Carte numéro 8

 

Les vergers - 29 - et les jardins - 36 - sur toutes ces communes attenaient aux maisons et suffisaient à la consommation familiale. Les feuilles servaient à fumer les jardins ou comme litière des animaux.

 

A Siradan, dans la plaine de la Garonne :

 

- les champs occupaient  89 ha 27 ares 44 ca en 308 parcelles

- les prés 54 ha 86 ares 08 ca en 97 parcelles

- les pâtures 106 ha 39 ares 63 ca

- les terres-vignes ou vignes seules 89 ha 27 ares 44 ca

- les bois 4 ha 22 ares 23 ca

et le reste était constitué par des roches.

 

Nous constatons que 18,8 % des terres cultivées s'étendaient toutes dans le quartier de la Lanne et 9,06 % dans le quartier tout proche de Campagnac vers Saléchan. Le reste était disséminé un peu partout même sur les hauteurs. (carte n°10)

 

 

carte numéro 10

carte numéro 10

 

Les 53 parcelles de vignes entre lesquelles on cultivait des pommes de terre et autres tubercules s'étageaient dans le quartier dit des Coustaous s'étendant du village de Siradan à celui de Sainte-Marie. Cette dernière possédait d'ailleurs sur Siradan une parcelle de pâture de 20 ha 04 ares 20 ca, les autres n'atteignaient pas un hectare.
 

Aveux et Thèbe : vues aériennes 1950 Géoportail, captures d'écran. le parcellaire devait être  à quelque chose près le même qu'au 19ème siècle.
Aveux et Thèbe : vues aériennes 1950 Géoportail, captures d'écran. le parcellaire devait être  à quelque chose près le même qu'au 19ème siècle.

Aveux et Thèbe : vues aériennes 1950 Géoportail, captures d'écran. le parcellaire devait être à quelque chose près le même qu'au 19ème siècle.

 

A Thèbe en 1820, nous comptons :

 

- 151 ha 70 ares 44 ca de champs

- 170 ha 04 ares 25 ca de prés

- 35 ha 96 ares 44 ca de taillis et futaie

- 206 ha 28 ares 79 ca de pâtures

- 5 ha 79 ares 80 de vignes

-  ha 26 ares 66 ca de vergers

- 1 ha 70 ares 98 ca de jardins.

 

Les châtaigneraies étaient peu importantes (76 ares 80 ca) mais les zones humides occupaient tout de même 2 ha 16 ares 90 ca en aulnaies le long des ruisseaux et dans le creux des vallons.

Le nombre  important de prés s'explique par le fait que le Hourmigué sur Thèbe ne pouvait pas être labouré, la pente étant trop forte.

 

A Aveux, en 1834, les terres étaient toutes situées autour du village et sur le plateau : 

 

- 198 parcelles de terre

- 158 de prés

- 21 de châtaigniers sur 4 ha 05 ares 10 ca

- 20 parcelles de broussailles (carte n°8) sur 92 ha 82 ares 64 ca

- 14 ha 63 ares 28 ca de pâtures

- 59 ha 73 ares 70 ca de bois sur le Turon et Campels en majorité.

 

Il y avait 63 propriétés particulières de taillis et futaie. les herms mentionnés dans le terrier ont été aménagées en prés et champs de façon à pouvoir laisser reboiser les improductifs difficiles à travailler sur les sommets.

 

En vertu de l'ordonnace du Roi du 23 juin 1819, la grande parcelle de herm a été partagée mais revendiquée par Créchets, Gaudent et Anla. On ne peut recenser les vignes car elles pousssaient au milieu des arbres : au pied de chaque érable on plantait un cep. Mais elles étaient nombreuses car on tirait chaque année six barriques de vin par famille vers la fin du 19ème siècle (2).

Le vin était appelé le "paillarès" ou "piquette". De plus, l'abondance des pommiers permettait la fabrication d'un cidre vert qui, fermenté, était très alcoolisé. Au moulin, on fabriquait cette boisson et de l'huile de noix en grande quantité. (3)

 

A suivre

 

Jackie Mansas

21 février 2018

 

Pour agrandir les photos  double clic droit.

Le moulin dont on parle est le Moulin d'Aveux.

 

NOTES

 

1 - Mme Jeanne Couret + Bertren

2 - barrique de 225 litres

3 - M. Bertrand Verdalle + Aveux

 

Plans cadastraux, Etats de sections et terriers pour les recherches.

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